Moi, Jérémie,
j’entends les calomnies de la foule :
« Dénoncez-le ! Allons le dénoncer,
celui-là, l’Épouvante-de-tous-côtés. »
Tous mes amis guettent mes faux pas, ils disent :
« Peut-être se laissera-t-il séduire…
Nous réussirons,
et nous prendrons sur lui notre revanche ! »
Mais le Seigneur est avec moi, tel un guerrier redoutable :
mes persécuteurs trébucheront, ils ne réussiront pas.
Leur défaite les couvrira de honte,
d’une confusion éternelle, inoubliable.
Seigneur de l’univers, toi qui scrutes l’homme juste,
toi qui vois les reins et les cœurs,
fais-moi voir la revanche que tu leur infligeras,
car c’est à toi que j’ai remis ma cause.
Chantez le Seigneur, louez le Seigneur :
il a délivré le malheureux de la main des méchants.
Je t’aime, Seigneur, ma force :
Seigneur, mon roc, ma forteresse,
Dieu mon libérateur, le rocher qui m’abrite,
mon bouclier, mon fort, mon arme de victoire !
Louange à Dieu !
Quand je fais appel au Seigneur,
je suis sauvé de tous mes ennemis.
Les liens de la mort m’entouraient,
le torrent fatal m’emportait ;
des liens infernaux m’étreignaient :
j’étais pris aux pièges de la mort.
Dans mon angoisse, j’appelai le Seigneur ;
vers mon Dieu, je lançai un cri ;
de son temple il entend ma voix :
mon cri parvient à ses oreilles.
En ce temps-là,
de nouveau, des Juifs prirent des pierres
pour lapider Jésus.
Celui-ci reprit la parole :
« J’ai multiplié sous vos yeux les œuvres bonnes
qui viennent du Père.
Pour laquelle de ces œuvres voulez-vous me lapider ? »
Ils lui répondirent :
« Ce n’est pas pour une œuvre bonne
que nous voulons te lapider,
mais c’est pour un blasphème :
tu n’es qu’un homme,
et tu te fais Dieu. »
Jésus leur répliqua :
« N’est-il pas écrit dans votre Loi :
J’ai dit : Vous êtes des dieux ?
Elle les appelle donc des dieux,
ceux à qui la parole de Dieu s’adressait,
et l’Écriture ne peut pas être abolie.
Or, celui que le Père a consacré
et envoyé dans le monde,
vous lui dites : “Tu blasphèmes”,
parce que j’ai dit : “Je suis le Fils de Dieu”.
Si je ne fais pas les œuvres de mon Père,
continuez à ne pas me croire.
Mais si je les fais,
même si vous ne me croyez pas,
croyez les œuvres.
Ainsi vous reconnaîtrez, et de plus en plus,
que le Père est en moi,
et moi dans le Père. »
Eux cherchaient de nouveau à l’arrêter,
mais il échappa à leurs mains.
Il repartit de l’autre côté du Jourdain,
à l’endroit où, au début, Jean baptisait ;
et il y demeura.
Beaucoup vinrent à lui en déclarant :
« Jean n’a pas accompli de signe ;
mais tout ce que Jean a dit de celui-ci
était vrai. »
Et là, beaucoup crurent en lui.
En passant l’épisode du Bon Berger, la liturgie de cette fin de carême attire notre attention sur la controverse de Jésus avec les Juifs, en vue de notre conversion. Ici, les adversaires du Christ décorrèlent les œuvres et l’être : alors que Jésus se réclame de ses actes pour prouver qui il est, ils répliquent en focalisant sur un être qui serait autre que ne le montrent ses signes. Or, Dieu agit dans le monde, ici et maintenant, et la foi consiste à le recevoir lui, en recevant son action. Le Seigneur ne joue pas à cache-cache : ce qu’il montre c’est lui-même, ce qu’il donne c’est lui-même. L’incrédulité consiste à refuser cela. Nous pouvons nous penser préservés, mais souvent nous somme bien éloignés de croire que le Christ nous apporte Dieu lui-même, qui se donne tout entier à nous. Même quand nous ne nous concentrons que sur ses œuvres, réclamant un miracle ou un signe, nous sommes en fait susceptibles de lui tourner le dos, à lui-même qui se donne. Le don du Seigneur excède infiniment nos petites capacités humaines. Entraînons-nous dès à présent à le recevoir tel qu’il se donne à nous, afin de ne pas nous séparer de lui.
1. Les liens infernaux enserraient tout mon cœur.
Dans le désespoir j’appelai le Seigneur.
Je criais vers lui dans la foi.
Dieu, dans les cieux, entendit ma voix !
R. Seigneur, tu es ma force,
Mon roc, ma citadelle.
Toi, mon Sauveur, mon bouclier,
Mon abri, mon refuge.
Seigneur, tu es ma source,
Ma joie, ma plénitude.
Mon cœur, en toi,
Tressaille d’allégresse !
2. Dieu m’était caché tout au fond de ma nuit.
Mais une lueur me fit voir son éclat.
Par sa main, il me ressaisit.
Des eaux sombres, il me délivra !
3. Tu m’as libéré car tu m’aimes, Seigneur.
Tu as triomphé sur tous mes agresseurs.
Dieu, mon Sauveur, je te louerai.
Je fêterai ta fidélité !
Paroles et musique : B. Pavageau
D’après Ps 17 (18)
© 2022, Éditions de l’Emmanuel, 89 boulevard Blanqui, 75013 Paris
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