Pierre Claverie est né le 8 mai 1938 à Bab el Oued, un faubourg d’Alger, à l’époque en Algérie française. Sa famille est catholique et présente dans le pays depuis 4 générations. Le petit Pierre vit dans un milieu protégé, ce qu’il appellera plus tard une « bulle coloniale ».

En 1958, il entre au noviciat dans le couvent de Lille, puis il fait ses études au Saulchoir dans la région parisienne. En 1965, il est ordonné prêtre et fait un choix décisif : rentrer en Algérie.

De retour en Algérie en 1967, Pierre Claverie étudie l’arabe et l’islam dont il devient un fin connaisseur. Le cardinal Duval le nomme en 1973 directeur du Centre des Glycines, un institut d’études arabes et islamiques.

En 1981, Pierre Claverie est nommé évêque d’Oran. Sa connaissance de l’islam et son amitié pour tant de musulmans impressionnent la population au point qu’il reçoit le surnom de « évêque des musulmans ». Il est passionné par le dialogue.

À partir de 1992, l’Algérie entre dans une difficile période de guerre civile avec l’apparition du GIA, le Groupe islamique armé qui se livre à une série d’attentats qui font 200.000 morts. La petit Église catholique d’Algérie est aussi évidemment une cible de choix pour les terroristes. En Europe, on conseille à Mgr Claverie de quitter le pays, mais il s’y refuse. « Nous sommes ici pour le Messie crucifié : pour aucune autre raison et pour aucun autre !… C’est une question d’amour. »

Le 26 mai 1996, les 7 moines de Tibhirine sont assassinés. Le 1er août 1996 vers minuit, Mgr Pierre Claverie est tué à son tour avec son ami et chauffeur Mohamed Bouchikhi.