En août 1790, les commissaires du gouvernement descendent au Carmel de Compiègne. Ils entendent libérer ces pauvres femmes dont ils affirment qu’elles sont prisonnières derrière leur clôture. Mais nos Carmélites ne se laissent pas faire. Elles refusent de quitter leur couvent, elles affirment haut et fort vouloir vivre et mourir en religieuses.  

Le 6 avril 1792, le port d’un habit religieux est interdit par la loi. Le 12 septembre 1792, les biens des Carmélites sont saisis. Le 14, jour de la fête de la Croix glorieuse, elles sont expulsées de leur couvent et la loi leur interdit désormais de porter leur habit religieux ou de reformer leur vie communautaire. Elles décident de s’offrir en victimes pour la France et pour l’Église. 

En juin 1794, toutes les sœurs sont arrêtées, sauf deux qui sont absentes au moment de l’arrivée des autorités. Elles sont amenées le 17 juillet devant le tribunal révolutionnaire qui, sans surprise, les condamnent toutes à la guillotine. Le soir même, elles sont emmenées vers la place du Trône-renversé – actuelle place de la Nation – où la guillotine a été installée. 

Sur la route, mal installées dans leur charrette brinquebalante, les Carmélites chantent et prient. D’habitude, la foule invective les condamnés. Mais cette fois, elle est silencieuse. Elle écoute les religieuses qui chantent vêpres, puis complies. Elles meurent en chantant le Laudate Dominum omnes gentes. 

Dix jours après leur exécution, Robespierre est arrêté. Il est lui-même exécuté. C’est la fin de la terreur. Le sacrifice des Carmélites de Compiègne n’a pas été vain. 

Les Carmélites de Compiègne sont béatifiées comme martyres par le pape Pie X en 1906 et canonisée par le pape François en 2024.