L’appel des pécheurs se fait au cœur de leur vie quotidienne, qu’elle transforme sans s’y opposer : ils continueront à pécher, même s’ils pécheront désormais des hommes. L’immédiateté de leur réponse contribue au sentiment de facilité que dégage le texte. La communion autour du Christ semble elle aussi toute simple ! Si on dessinait l’épisode, au bonhomme seul du départ s’adjoindraient quatre autres, puis une multitude, sans que les ajouts ne paraissent laborieux ni ne marquent une séparation – les frères sont appelés ensemble. Les combats que nous affrontons pour vivre et témoigner de notre foi peuvent nous faire lire ce passage avec un regard dubitatif : quel idéalisme ! Mais l’idéalisation de cette scène n’est pas une naïveté de l’évangéliste : Marc débute ainsi son récit pour souligner que la Bonne Nouvelle ne s’oppose pas à ce que nous sommes. Suivre le Christ et constituer son corps, c’est ce pour quoi nous vivons et avons été créé. Jésus n’est pas venu pour abolir nos vies et nos êtres, mais les accomplir. Rendons-lui grâce !