MESSE DE LA DIVINE MISÉRICORDE
HOMÉLIE DU PAPE FRANÇOIS
Basilique Saint-Pierre
IIe Dimanche de Pâques, 24 avril 2022
VOYAGE DU PAPE FRANCOIS A BAHREIN
Deux discours du pape François du vendredi 4 novembre 2022
CLÔTURE DU « BAHRAIN FORUM FOR DIALOGUE: EAST AND WEST FOR HUMAN COEXISTENCE »
Place Al-Fida’ du palais royal Sakhir à Awali
Vendredi 4 novembre 2022
Majesté,
Altesses Royales,
cher Frère, Docteur Al-Tayyeb, Grand Imam d’Al-Azhar,
distinguées Autorités religieuses et civiles,
Mesdames et Messieurs !
Je vous salue cordialement, et je vous suis reconnaissant pour l’accueil que j’ai reçu ainsi que pour la réalisation de ce Forum de dialogue organisé sous le patronage de Sa Majesté le Roi du Bahreïn. C’est de ses eaux que ce pays tire son nom. Le mot Bahreïn évoque, en effet, “deux mers”. Nous pensons aux eaux de la mer qui mettent en contact les terres et en communication les personnes, reliant des peuples éloignés. « Ce que la terre divise, la mer unit », dit un vieil adage. Et notre planète Terre, quand on la regarde d’en haut, ressemble à une vaste mer bleue qui relie différents rivages. Cela nous rappelle du ciel que nous sommes une seule famille : non pas des îles, mais un seul grand archipel. C’est ainsi que le Très-Haut nous veut, et ce pays, un archipel de plus de trente îles, symbolise bien ce désir.
Pourtant, nous vivons une époque où l’humanité, connectée comme jamais elle ne l’a été auparavant, est beaucoup plus divisée qu’unie. Le nom “Bahreïn” peut nous aider à réfléchir encore : les “deux mers” dont il parle se réfèrent aux eaux douces de ses sources sous-marines et aux eaux saumâtres du Golfe. De même, nous nous trouvons aujourd’hui face à deux mers aux saveurs opposées : d’une part la mer calme et douce de la coexistence commune, d’autre part la mer amère de l’indifférence, endeuillée par les affrontements et agitée par des vents de guerre, avec ses vagues destructrices toujours plus tumultueuses qui risquent d’emporter tout le monde. Et, malheureusement, l’Orient et l’Occident ressemblent de plus en plus à deux mers opposées. Nous, au contraire, nous sommes ici réunis parce que nous voulons naviguer sur la même mer, en choisissant la voie de la rencontre plutôt que celle de l’affrontement, la voie du dialogue indiquée par ce Forum : « Est et Ouest pour la coexistence humaine ».
Suite à deux terribles guerres mondiales, suite à une guerre froide qui a tenu le monde en haleine pendant des décennies, au milieu de tant de conflits désastreux partout dans le monde, au milieu d’intonations accusatrices, de menaces et de condamnations, nous sommes toujours sur le bord d’un équilibre fragile et nous ne voulons pas sombrer. Un paradoxe nous frappe : alors que la plus grande partie de la population mondiale se trouve unie par les mêmes difficultés, frappée par de graves crises alimentaires, écologiques et pandémiques, et aussi par une injustice planétaire de plus en plus scandaleuse, des puissants se concentrent dans une lutte résolue pour des intérêts partisans, en exhumant des langages obsolètes, en redessinant des zones d’influence et des blocs opposés. On a l’impression d’assister à un scénario dramatiquement enfantin : dans le jardin de l’humanité, au lieu de soigner l’ensemble, on joue avec le feu avec des missiles et des bombes, avec des armes qui provoquent des pleurs et des morts, en recouvrant la maison commune de cendres et de haine.
Telles seront les amères conséquences tant que l’on continuera à accentuer les oppositions sans redécouvrir la compréhension, tant que l’on persistera dans l’imposition résolue de ses modèles et de ses visions despotiques, impérialistes, nationalistes et populistes, tant que l’on ne s’intéressera pas à la culture de l’autre, tant que l’on n’écoutera pas le cri des gens ordinaires et la voix des pauvres, tant que l’on ne cessera pas de distinguer de manière manichéenne qui est bon et qui est mauvais, tant que l’on ne s’efforcera pas de se comprendre et de collaborer pour le bien de tous. Ces choix s’offrent à nous. Dans un monde globalisé, c’est seulement en ramant ensemble que l’on avance, tandis qu’on part à la dérive en naviguant seul.
Sur la mer orageuse des conflits gardons devant les yeux le Document sur la Fraternité humaine pour la paix mondiale et la coexistence pacifique dans lequel une rencontre féconde entre Occident et Orient est souhaitée, précieuse pour guérir les maladies de chacun [1]. Nous sommes ici, croyants en Dieu et dans les frères, pour repousser “ la pensée isolante”, cette façon de voir la réalité qui ignore la mer unique de l’humanité pour se concentrer uniquement sur ses propres courants. Nous désirons que les querelles entre Orient et Occident soient résolues pour le bien de tous, mais sans détourner l’attention d’un autre fossé qui grandit constamment et dramatiquement, le fossé entre le Nord et le Sud. Que l’émergence des conflits ne fasse pas perdre de vue les tragédies latentes de l’humanité, comme la catastrophe des inégalités où la plupart des personnes qui peuplent la terre font l’expérience d’une injustice sans précédent, la plaie honteuse de la faim et le malheur du changement climatique, signe du manque de soins envers la maison commune.
Sur ces thèmes débattus ces jours-ci, les responsables religieux ne peuvent pas ne pas s’engager et donner le bon exemple. Nous avons un rôle spécifique à jouer et ce Forum nous offre une opportunité supplémentaire à cet égard. Il est de notre devoir d’encourager et d’aider l’humanité, autant interdépendante que déconnectée, à naviguer de concert. Je voudrais donc exposer trois défis qui apparaissent dans le Document sur la Fraternité humaine et dans la Déclaration du Royaume du Bahreïn, sur lesquels on a réfléchi ces jours-ci. Ils concernent la prière, l’éducation et l’action.
Tout d’abord la prière, qui touche le cœur de l’homme. En fait, les drames que nous subissons et les déchirures dangereuses que nous subissons, « les déséquilibres qui travaillent le monde moderne, sont liés à un déséquilibre plus fondamental qui prend racine dans le cœur même de l’homme » (Gaudium et spes, n. 10). C’est là que se trouve la racine. Et donc, le plus grand danger ne réside pas dans les choses, dans les réalités matérielles, dans les organisations, mais dans l’inclination de l’être humain à s’enfermer dans l’immanence de son moi, de son groupe, de ses intérêts mesquins. Ce n’est pas un défaut de notre époque, cela existe depuis que l’homme est homme et, avec l’aide de Dieu, il est possible d’y remédier (cf. Lett. enc. Fratelli tutti, n. 166).
C’est pourquoi la prière, l’ouverture du cœur au Très-Haut, est fondamentale pour nous purifier de l’égoïsme, de la fermeture, de l’autoréférence, du mensonge et de l’injustice. Celui qui prie reçoit la paix dans son cœur et ne peut qu’en devenir le témoin et le messager ; et inviter, avant tout par l’exemple, ses semblables à ne pas devenir les otages d’un paganisme qui réduit l’être humain à ce qui se vend, s’achète ou amuse, mais à redécouvrir la dignité infinie que chacun porte comme une emprunte. L’homme religieux, l’homme de paix, c’est celui qui, cheminant avec les autres sur la terre, les invite avec douceur et respect à lever le regard vers le Ciel. Et il porte dans sa prière, comme l’encens qui monte vers le Très-Haut (cf. Ps 141, 2), les fatigues et les épreuves de tous.
Mais, pour que cela puisse avoir lieu, une prémisse est indispensable : la liberté religieuse. La Déclaration du Royaume du Bahreïn explique que « Dieu nous a orientés vers le don divin de la liberté de choix » et ainsi « aucune forme de contrainte religieuse ne peut conduire une personne à une relation significative avec Dieu ». Toute contrainte est indigne du Tout Puissant, car Il n’a pas donné le monde à des esclaves mais à des créatures libres qu’il respecte jusqu’au bout. Engageons-nous alors pour que la liberté des créatures reflète la liberté souveraine du Créateur, pour que les lieux de culte soient protégés et respectés, toujours et partout, et que la prière soit favorisée et jamais entravée. Mais il ne suffit pas d’accorder des permissions et de reconnaître la liberté de culte, il faut atteindre la vraie liberté de religion. Et non seulement chaque société, mais chaque croyance est appelée à s’examiner sur ce sujet. Elle est appelée à se demander si elle oblige de l’extérieur ou bien libère de l’intérieur les créatures de Dieu; si elle aide l’homme à repousser les rigidités, la fermeture et la violence ; si elle accroît chez les croyants la vraie liberté, qui ne consiste pas à faire ce dont on a envie et ce qui plaît, mais à se disposer pour le bien en vue duquel nous avons été créés.
Si le défi de la prière concerne le cœur, le deuxième, l’éducation, concerne essentiellement l’esprit de l’homme. La Déclaration du Royaume du Bahreïn affirme que « l’ignorance est ennemie de la paix ». Il est vrai que, là où les possibilités d’instruction font défaut, les extrémismes augmentent et les fondamentalismes s’enracinent. Et, si l’ignorance est ennemie de la paix, l’éducation est amie du développement, pourvu qu’il s’agisse d’une instruction vraiment digne de l’homme en tant qu’être dynamique et relationnel. Elle n’est donc pas rigide ni monolithique, mais ouverte aux défis et sensible aux changements culturels ; non pas autoréférentielle ni isolante, mais attentive à l’histoire et à la culture d’autrui ; non pas statique mais curieuse, pour embrasser des aspects divers et essentiels de l’unique humanité à laquelle nous appartenons. Cela permet, en particulier, d’entrer au cœur des problèmes sans prétendre avoir la solution et résoudre de manière simple des problèmes complexes, mais avec la disposition à habiter la crise sans céder à la logique du conflit. La logique du conflit nous conduit toujours à la destruction. La crise nous aide à penser et à mûrir. Il est en effet indigne de l’esprit humain de croire que les raisons de la force l’emportent sur la force de la raison, d’utiliser des méthodes du passé pour des questions présentes, d’appliquer les schémas de la technique et de la rentabilité à l’histoire et à la culture de l’homme. Il est nécessaire de s’interroger, d’entrer en crise et de savoir dialoguer avec patience, respect et dans un esprit d’écoute ; d’apprendre l’histoire et la culture d’autrui. C’est ainsi que l’on éduque l’esprit de l’homme, en nourrissant la compréhension mutuelle. Parce qu’il ne suffit pas de se dire tolérants, il faut vraiment faire de la place à l’autre, lui donner des droits et des opportunités. C’est une mentalité qui commence par l’éducation et que les religions sont appelées à soutenir.
Concrètement, je voudrais souligner trois urgences éducatives. Premièrement, la reconnaissance de la femme dans le domaine public, dans l’instruction, dans le travail, dans l’exercice de ses droits sociaux et politiques (cf. Document sur la Fraternité humaine). En cela, comme dans d’autres domaines, l’éducation est la voie pour s’émanciper d’héritages historiques et sociaux contraires à cet esprit de solidarité fraternelle qui doit caractériser celui qui adore Dieu et aime le prochain.
Deuxièmement, la défense des droits fondamentaux des enfants (ibid.), pour qu’ils grandissent instruits, assistés, accompagnés, non pas destinés à vivre dans les morsures de la faim et dans les remords de la violence. Éduquons, et éduquons-nous, à regarder les crises, les problèmes, les guerres, avec les yeux des enfants : ce n’est pas de l’angélisme naïf mais une sagesse clairvoyante, car ce n’est qu’en pensant à eux que le progrès se reflétera dans l’innocence plutôt que dans le profit, et contribuera à construire un avenir à mesure de l’homme.
L’éducation qui commence au sein de la famille se poursuit dans le contexte de la communauté, du village ou de la ville. C’est pourquoi je tiens à souligner, en troisième lieu, l’éducation à la citoyenneté, au vivre ensemble, dans le respect et dans la légalité. Et, en particulier, l’importance même du « concept de citoyenneté », qui « se base sur l’égalité des droits et des devoirs ». Il faut s’engager en ce sens afin que l’on puisse « établir dans nos sociétés le concept de pleine citoyenneté et renoncer à l’usage discriminatoire du terme minorités, qui porte avec lui les germes du sentiment d’isolement et d’infériorité ; il prépare le terrain aux hostilités et à la discorde et prive certains citoyens des conquêtes et des droits religieux et civils, en les discriminant » (ibid.).
Nous arrivons ainsi au dernier des trois défis, celui qui concerne l’action, nous pourrions dire les forces de l’homme. La Déclaration du Royaume du Bahreïn enseigne que « lorsque l’on prêche la haine, la violence et la discorde, on désacralise le nom de Dieu ». L’homme religieux rejette cela, sans aucune justification. Avec force il dit “non” au blasphème de la guerre et à l’utilisation de la violence. Et il traduit avec cohérence, dans la pratique, ces “non”. Car il ne suffit pas de dire qu’une religion est pacifique, il faut condamner et désigner les violents qui abusent de son nom. Et il ne suffit pas non plus de prendre ses distances avec l’intolérance et l’extrémisme, il faut agir dans le sens contraire. « Pour cela, il est nécessaire d’interrompre le soutien aux mouvements terroristes par la fourniture d’argent, d’armes, de plans ou de justifications, ainsi que par la couverture médiatique, et de considérer tout cela comme des crimes internationaux qui menacent la sécurité et la paix mondiale. Il faut condamner ce terrorisme sous toutes ses formes et ses manifestations » (Document sur la Fraternité humaine), y compris le terrorisme idéologique.
L’homme religieux, l’homme de paix, s’oppose aussi à la course au réarmement, aux affaires de la guerre, au marché de la mort. Il ne soutient pas “des alliances contre quelqu’un”, mais des voies de rencontre avec tous : sans céder à des relativismes ou à des syncrétismes d’aucune sorte, il suit une seule voie, celle de la fraternité, du dialogue, de la paix. Ce sont là ses “oui”. Parcourons, chers amis, cette voie : élargissons notre cœur au frère, avançons dans le parcours de connaissance réciproque. Nouons entre nous des liens plus forts, sans duplicité et sans peur, au nom du Créateur qui nous a placés ensemble dans le monde comme gardiens des frères et des sœurs. Et, si plusieurs puissants négocient entre eux pour des intérêts, de l’argent et des stratégies de pouvoir, montrons qu’une autre voie de rencontre est possible. Possible et nécessaire, car la force, les armes et l’argent ne coloreront jamais l’avenir de paix. Rencontrons-nous donc pour le bien de l’homme, et au nom de Celui qui aime l’homme dont le Nom est Paix. Promouvons des initiatives concrètes pour que le chemin des grandes religions soit toujours plus concret et constant, qu’il soit une conscience de paix chacun ! Et j’adresse ici à chacun un pressant appel pour que soit mis fin à la guerre en Ukraine et que de sérieuses négociations de paix soit engagées.
Le Créateur nous invite à agir, spécialement en faveur de trop de ses créatures qui ne trouvent pas encore assez de place dans les agendas des puissants : les pauvres, les enfants à naître, les personnes âgées, les malades, les migrants… Si nous, qui croyons au Dieu de miséricorde, nous n’écoutons pas les pauvres et ne donnons pas de la voix aux sans-voix, qui le fera ? Soyons de leur côté, œuvrons pour secourir l’homme blessé et éprouvé ! Ce faisant, nous attirerons sur le monde la bénédiction du Très-Haut. Qu’Il éclaire nos pas et unisse nos cœurs, nos esprits et nos forces (cf. Mc 12, 30), afin qu’à l’adoration de Dieu corresponde l’amour concret et fraternel du prochain : pour être ensemble des prophètes de coexistence, artisans d’unité, constructeurs de paix. Merci.
[1]« L’Occident pourrait trouver dans la civilisation de l’Orient des remèdes pour certaines de ses maladies spirituelles et religieuses causées par la domination du matérialisme. Et l’Orient pourrait trouver dans la civilisation de l’Occident beaucoup d’éléments qui pourraient l’aider à se sauver de la faiblesse, de la division, du conflit et du déclin scientifique, technique et culturel. Il est important de prêter attention aux différences religieuses, culturelles et historiques qui sont une composante essentielle dans la formation de la personnalité, de la culture et de la civilisation orientale ; et il est important de consolider les droits humains généraux et communs, pour contribuer à garantir une vie digne pour tous les hommes en Orient et en Occident » ( Document sur la fraternité humaine pour la paix mondiale et la coexistence pacifique, 4 février 2019).
RENCONTRE DU « MUSLIM COUNCIL OF ELDERS »
Cher frère, Docteur Ahmad Al-Tayyeb, Grand Imam d’Al-Azhar,
Chers Membres du Muslim Council of Elders
Chers amis,
As-salamu alaikum !
Je vous salue cordialement en souhaitant que la paix du Très-Haut descende sur chacun d’entre vous : sur vous, qui souhaitez promouvoir la réconciliation afin d’éviter les divisions et les conflits dans les communautés musulmanes ; sur vous, qui voyez l’extrémisme comme un danger qui corrode la vraie religion ; sur vous, qui vous efforcez de dissiper les interprétations erronées qui, par la violence, se méprennent, instrumentalisent et endommagent une croyance religieuse. Que la paix descende et demeure sur vous, qui souhaitez la répandre en inculquant dans les cœurs les valeurs de respect, de tolérance et de modération ; sur vous, qui cherchez à encourager les relations amicales, le respect mutuel et la confiance réciproque avec tous ceux qui, comme moi, adhèrent à une autre foi religieuse ; sur vous, frères et sœurs, qui voulez favoriser chez les jeunes une éducation morale et intellectuelle qui contrecarre toute forme de haine et d’intolérance. As-salamu alaikum !
Dieu est Source de paix. Qu’il nous accorde d’être, partout, des canaux de sa paix ! Devant vous, je voudrais répéter que le Dieu de la paix ne conduit jamais à la guerre, n’incite jamais à la haine, ne favorise jamais la violence. Et nous, qui croyons en Lui, sommes appelés à promouvoir la paix à travers des instruments de paix, comme la rencontre, les négociations patientes et le dialogue qui est l’oxygène du vivre ensemble. Parmi les objectifs que vous vous proposez figure celui de répandre une culture de la paix fondée sur la justice. Je voudrais vous dire que c’est ici la voie, voire l’unique voie, car la paix « est “œuvre de justice” (Gaudium et spes, n. 78). Elle naît de la fraternité, elle grandit dans la lutte contre l’injustice et les inégalités, elle se construit dans l’ouverture aux autres » (Discours à l’occasion de la lecture de la Déclaration finale et Conclusion du VIIe « Congress of Leaders of World and Traditional Religions », 15 septembre 2022). La paix ne peut pas seulement être proclamée, mais elle doit être enracinée. Et cela est possible en éliminant les inégalités et les discriminations qui engendrent instabilité et hostilité.
Je vous remercie pour vos engagements dans ce sens, ainsi que pour l’accueil que vous m’avez réservé et les paroles que vous avez prononcées. Je viens à vous comme un croyant en Dieu, comme un frère et un pèlerin de paix. Je viens à vous pour marcher ensemble, dans l’esprit de François d’Assise qui avait l’habitude de dire : « La paix que vous annoncez avec vos bouches, ayez-la plus abondamment encore dans vos cœurs » (Légende des Trois Compagnons, XIV,5 : FF 1469). J’ai été frappé de voir comment, sur ces terres, il est de coutume, lorsqu’on accueille un invité, non seulement de lui serrer la main mais aussi de se porter la main au cœur en signe d’affection. Comme pour dire : ta personne ne reste pas éloignée de moi, elle entre dans mon cœur, dans ma vie. Je porte moi aussi la main à mon cœur avec une respectueuse affection, en regardant chacun de vous et en bénissant le Très-Haut pour la possibilité de nous rencontrer.
Je crois que nous avons de plus en plus besoin de nous rencontrer, de nous connaître et de nous prendre par le cœur, de faire passer la réalité avant les idées, et les personnes avant les opinions, l’ouverture au Ciel avant les distances sur la Terre : un avenir de fraternité avant un passé d’hostilité, en dépassant les préjugés et les malentendus de l’histoire au nom de Celui qui est la Source de Paix. D’autre part, comment les fidèles de différentes religions et cultures pourront-ils coexister, s’accueillir et s’estimer mutuellement en restant étrangers les uns aux autres ? Laissons-nous guider par l’expression de l’Imam Ali : « Les personnes sont de deux sortes : ou bien elles sont tes frères dans la foi, ou bien elles sont tes semblables en humanité », et sentons-nous appelés à prendre soin de tous ceux que le dessein divin a placés à nos côtés dans le monde. Exhortons-nous « à oublier le passé et à nous efforcer sincèrement à la compréhension mutuelle, de même qu’à protéger et à promouvoir ensemble, pour tous les hommes, la justice sociale, les valeurs morales, la paix et la liberté » (Nostra Aetate, n. 3). Ce sont des tâches qui nous incombent, responsables religieux : sous le regard d’une humanité de plus en plus blessée et déchirée qui, sous couvert de mondialisation, respire avec angoisse et craindre, je crois que les grands se doivent d’être le cœur qui unit les membres du corps, l’âme qui donne espérance et vie aux plus hautes aspirations.
Ces jours-ci, j’ai parlé de la force de la vie qui résiste dans les déserts les plus arides en puisant l’eau de la rencontre et de la coexistence pacifique. Hier, je l’ai fait en m’inspirant du surprenant « arbre de vie » que l’on trouve ici au Bahreïn. Le récit biblique que nous avons entendu place l’arbre de vie au centre du jardin des origines, au cœur du merveilleux projet de Dieu pour l’homme, un projet harmonieux capable d’embrasser toute la création. L’être humain s’est cependant éloigné du Créateur et de l’ordre établi par Lui. C’est de là que proviennent les problèmes et les déséquilibres qui se succèdent dans le récit biblique : querelles et meurtres entre frères (cf. Gn 4), désordres et dévastations de l’environnement (cf. Gn 6-9), orgueil et contrastes dans la société humaine (cf. Gn 11)… En somme, un déluge de mal et de mort a jailli du cœur de l’homme, de l’étincelle maléfique déclenchée par ce mal qui s’accroupit à la porte de son cœur (cf. Gn 4, 7) pour incendier le jardin harmonieux du monde. Mais tout ce mal s’enracine dans le rejet de Dieu et du frère : en perdant de vue l’Auteur de la vie et en ne se reconnaissant plus comme le gardien des frères. C’est pourquoi les deux questions que nous avons entendues restent toujours valables et, au-delà du credo professé, elles interpellent chaque existence et chaque époque : « Où es-tu donc ? » (Gn 3, 9) ; « Où est ton frère ? » (Gn 4, 9).
Chers amis, frères en Abraham, croyants au Dieu unique, les maux sociaux et internationaux, économiques et personnels, de même que la crise environnementale dramatique qui caractérise notre époque et sur laquelle nous avons réfléchi ici aujourd’hui, proviennent en dernière analyse de notre éloignement de Dieu et du prochain. Nous avons donc un devoir unique et impératif, celui d’aider à redécouvrir ces sources de vie oubliées, de ramener l’humanité à s’abreuver de cette sagesse antique, de ramener les fidèles à l’adoration du Dieu du ciel et aux hommes pour lesquels il a fait la terre.
Et cela de quelle manière ? Nos moyens sont essentiellement au nombre de deux : la prière et la fraternité. Telles sont nos armes, humbles et efficaces. Nous ne devons pas nous laisser tenter par d’autres moyens, par des raccourcis indignes du Très-Haut, dont le nom de Paix est insulté par ceux qui croient aux raisons de la force, qui alimentent la violence, la guerre et le marché des armes, « le commerce de la mort » qui, grâce à des sommes toujours plus énormes d’argent, est en train de transformer notre maison commune en un grand arsenal. Combien de sombres complots et combien de douloureuses contradictions derrière tout cela ! Pensons, par exemple, au nombre de personnes qui sont contraintes d’émigrer de leur terre en raison de conflits alimentés par l’achat à bon prix d’armements dépassés, pour être ensuite repérées et repoussées à d’autres frontières par des équipements militaires toujours plus sophistiqués. Et ainsi l’espérance est tuée deux fois ! Eh bien, face à ces scénarios tragiques, alors que le monde poursuit les chimères de la force, du pouvoir et de l’argent, nous sommes appelés à rappeler, avec la sagesse des anciens et des pères, que Dieu et le prochain passent avant toute chose, que seules la transcendance et la fraternité nous sauvent. C’est à nous de déterrer ces sources de vie, autrement le désert de l’humanité deviendra de plus en plus aride et mortifère. Surtout, c’est à nous de témoigner, plus par des actes que par des paroles, que nous y croyons, à ces deux vérités. Nous avons une grande responsabilité devant Dieu et devant les hommes, et nous devons être des modèles exemplaires de ce que nous prêchons, non seulement à nos communautés et chez nous – cela ne suffit plus – mais au monde unifié et globalisé. Nous, qui descendons d’Abraham, père dans la foi des nations, nous ne pouvons pas seulement avoir à cœur « les nôtres » mais, toujours plus unis, nous devons nous adresser à toute la communauté humaine qui habite la Terre.
Parce que tout le monde se pose, au moins dans le secret de son cœur, les mêmes grandes questions : qui est l’homme, pourquoi la souffrance, le mal, la mort, l’injustice, qu’y a-t-il après cette vie ? Chez beaucoup, anesthésiés par un matérialisme pratique et un consumérisme paralysant, ces mêmes questions sommeillent ; tandis que chez d’autres, elles sont réduites au silence par les fléaux inhumains de la faim et de la pauvreté. Regardons la faim et la pauvreté d’aujourd’hui ! Que notre incurie, le scandale de s’engager dans autre chose que l’annonce du Dieu qui donne la paix à la vie et de la paix qui donne la vie aux hommes, ne soient pas au nombre des raisons de l’oubli de l’essentiel. Frères et sœurs, soutenons-nous-en cela, donnons une suite à notre rencontre d’aujourd’hui, marchons ensemble ! Nous serons bénis par le Très-Haut et par les créatures les plus petites et les plus faibles qu’Il préfère : les pauvres, les enfants et les jeunes qui, après tant de nuits sombres, attendent l’aube de la lumière et de la paix. Merci.
Source : vatican.va
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HOMÉLIE
« Mais tous ces avantages que j’avais, je les ai considérés, à cause du Christ, comme une perte » (Ph 3, 7). C’est ce que saint Paul déclare dans la première lecture que nous venons d’entendre. Et si nous nous demandons quelles sont les choses qu’il ne considère plus comme fondamentales dans sa vie, heureux même de les perdre pour trouver le Christ, nous nous rendons compte qu’il ne s’agit pas de réalités matérielles, mais de “richesses religieuses”. Et oui : il était un homme pieux, un homme zélé, un pharisien dévoué et pratiquant (cf. v. 5-6). Pourtant, cet habit religieux, qui aurait pu être un mérite, une source de fierté, une richesse sacrée, était en fait pour lui un obstacle. C’est pourquoi Paul affirme : « Je considère tout comme des ordures, afin de gagner un seul avantage, le Christ » (v. 8). Tout ce qui lui avait donné un certain prestige, une certaine réputation…, “laisse tomber : pour moi le Christ est plus important”.
Celui qui est trop riche de lui-même et de sa “valeur” religieuses présume qu’il est juste et meilleur que les autres – combien de fois cela se produit dans la paroisse : « Je suis Action Catholique, je vais aider le prêtre, je fais la quête…, moi, moi, moi », combien de fois se produit que l’on se croit meilleur que les autres. Que chacun, dans son cœur, pense si cela est arrivé quelquefois –, celui qui fait ainsi se laisse satisfaire par le fait qu’il a sauvé les apparences ; il se sent bien, mais il ne peut pas laisser de place à Dieu parce qu’il ne sent pas avoir besoin de Lui. Et bien souvent, les « catholiques propres », ceux qui se sentent justes parce qu’ils vont à la paroisse, parce qu’ils vont à la messe le dimanche, se vantent d’être justes : « Non, je n’ai besoin de rien, le Seigneur m’a sauvé ». Que s’est-il passé ? La place de Dieu, il l’a occupée par son “moi”, et donc, même s’il récite des prières et accomplit des actes sacrés, il ne dialogue pas vraiment avec le Seigneur. Il fait des monologues, pas un dialogue, pas une prière. C’est pourquoi l’Écriture nous rappelle que seule « la prière du pauvre traverse les nuées » (Sir 35, 21), parce que seul celui qui est pauvre en esprit, qui sent avoir besoin de salut et qui mendie la grâce, se présente devant Dieu sans faire étalage de ses mérites, sans prétention, sans présomption : il n’a rien et donc il trouve tout, parce qu’il trouve le Seigneur.
Jésus nous donne cet enseignement dans la parabole que nous avons entendue (cf. Lc 18, 9-14). C’est le récit de deux hommes, un pharisien et un publicain, qui se rendent au temple pour prier, mais seul l’un d’eux parvient au cœur de Dieu. Au-delà de ce qu’ils font, c’est leur attitude physique qui parle : l’Évangile dit que le pharisien « se tenait debout » et priait (v. 11), la tête haute, tandis que le publicain, « se tenait à distance et n’osait même pas lever les yeux vers le ciel » (v. 13), par honte. Réfléchissons un instant à ces deux postures.
Le pharisien se tient debout. Il est sûr de lui, droit et triomphant comme quelqu’un qui doit être admiré pour sa valeur, comme un modèle. Dans cette attitude, il prie Dieu, mais en réalité, il se célèbre lui-même : je fréquente le temple, j’observe les préceptes, je fais l’aumône…. Formellement sa prière est irréprochable, extérieurement on voit un homme pieux et dévot, mais au lieu de s’ouvrir à Dieu en lui apportant la vérité de son cœur, il masque ses fragilités dans l’hypocrisie. Et souvent nous maquillons notre vie. Ce pharisien n’attend pas le salut du Seigneur comme un don, mais l’exige presque comme une récompense pour ses mérites. “J’ai fait mon devoir, maintenant donne-moi la récompense”. Il s’avance sans hésiter vers l’autel de Dieu, la tête haute, pour prendre sa place, au premier rang, mais finit par trop avancer au point de se mettre devant Dieu !
Au contraire, l’autre, le publicain reste à distance. Il ne cherche pas à se mettre en valeur, il reste à l’arrière. Mais c’est justement cette distance qui manifeste son être de pécheur par rapport à la sainteté de Dieu, et cela lui permet de faire l’expérience de la bénédiction et de l’étreinte miséricordieuse du Père. Dieu peut le rejoindre précisément parce que, en restant à distance, cet homme lui a fait de la place. Il ne parle pas de lui-même, il parle en demandant pardon, il parle en regardant Dieu. Comme cela est vrai aussi pour nos relations familiales, sociales et ecclésiales ! Il y a un vrai dialogue quand nous savons préserver un espace entre les autres et nous, un espace salutaire qui permet à chacun de respirer sans être aspiré ou annulé. Alors ce dialogue, cette rencontre, peut raccourcir la distance et créer la proximité. Il en est de même dans la vie de ce publicain : en s’arrêtant au fond du temple, il se reconnaît en vérité tel qu’il est, pécheur, devant Dieu : distant, et il permet ainsi à Dieu de s’approcher de lui.
Frères, sœurs, rappelons-nous ceci : le Seigneur vient à nous lorsque nous nous éloignons de notre ego prétentieux. Réfléchissons : Suis-je prétentieux ? Est-ce que je me crois meilleur que les autres ? Est-ce que je regarde quelqu’un avec mépris ? « Je te remercie, Seigneur, parce que tu m’as sauvé et que je ne suis pas comme ces gens qui ne comprennent rien, je vais à l’église, je vais à la messe ; je suis marié, je suis marié à l’église, ce sont des divorcés, pécheurs… » : ton cœur est-il ainsi ? Tu iras en enfer. Pour s’approcher de Dieu, il faut dire au Seigneur : « Je suis le premier des pécheurs, et si je ne suis pas tombé dans une plus grande saleté, c’est parce que Ta miséricorde m’a pris par la main. Grâce à Toi, Seigneur, je suis vivant ; grâce à Toi, Seigneur, je ne suis pas détruit par le péché ». Dieu peut raccourcir les distances avec nous lorsque nous lui présentons honnêtement, sans prétention, notre fragilité. Il nous tend la main pour nous relever lorsque nous savons “toucher le fond” et que nous nous remettons à Lui dans la sincérité du cœur. Dieu est ainsi : il nous attend au fond, parce qu’en Jésus, Il a voulu “aller au fond” parce qu’il n’a pas peur de descendre jusque dans les abîmes qui nous habitent, de toucher les blessures de notre chair, d’accueillir notre pauvreté, d’accueillir les échecs de notre vie, les erreurs que nous commettons par faiblesse ou négligence, et tous nous en avons fait. Dieu nous attend là, au fond, il nous attend surtout lorsque, avec beaucoup d’humilité nous allons demander pardon dans le sacrement de la Confession, comme nous ferons aujourd’hui. Il nous attend là.
Frères et sœurs, faisons aujourd’hui, chacun, un examen de conscience car le pharisien et le publicain habitent tous deux en nous. Ne nous cachons pas derrière l’hypocrisie des apparences, mais confions avec confiance nos opacités, nos erreurs, à la miséricorde du Seigneur. Pensons à nos erreurs, à nos misères, même à celles que nous ne pouvons pas partager par honte, et c’est bien, mais avec Dieu, il faut les montrer. Quand nous nous confessons, nous nous mettons au fond, comme le publicain, pour reconnaître nous aussi la distance qui nous sépare entre ce que Dieu a rêvé pour notre vie et ce que nous sommes réellement chaque jour : des pauvres gens. Et, à ce moment-là, le Seigneur s’approche, Il réduit la distance et nous remet debout ; à ce moment-là, tandis que nous nous reconnaissons nus, Il nous revêt de l’habit de fête. Tel est et doit être le sacrement de la Réconciliation : une rencontre festive, qui guérit le cœur et laisse la paix à l’intérieur ; non pas un tribunal humain à craindre, mais une étreinte divine dont on sort consolé.
L’une des plus belles choses dans la manière dont Dieu nous accueille est la tendresse de l’étreinte qu’il nous donne. Si nous lisons le récit du fils prodigue qui rentre à la maison (cf. Lc 15, 20-22) et qui commence son discours, le père ne le laisse pas parler, il l’embrasse, et il ne réussit pas à parler. L’étreinte miséricordieuse. Et je m’adresse ici à mes frères confesseurs : s’il vous plaît, mes frères, pardonnez tout, pardonnez toujours, sans trop mettre le doigt dans les consciences ; laissez les gens dire leurs choses et vous recevez cela comme Jésus, avec la caresse de votre regard, avec le silence de votre compréhension. S’il vous plaît, le sacrement de la confession n’est pas fait pour torturer, mais pour donner la paix. Pardonnez tout, comme Dieu vous pardonnera tout. Tout, tout, tout.
En ce temps de Carême, cœur contrit, murmurons, nous aussi, comme le publicain : « Ô Dieu, aie pitié de moi, pécheur » (v. 13). Faisons-le ensemble : ô Dieu, aie pitié de moi, pécheur. Dieu, quand je t’oublie ou te néglige, quand je fais passer mes propres paroles et celles du monde avant ta Parole, quand je me prétends juste et que je méprise les autres, quand je parle sur les autres, ô Dieu, aie pitié de moi, pécheur. Quand je ne prends pas soin de ceux qui m’entourent, quand je suis indifférent à ceux qui sont pauvres et qui souffrent, faibles ou marginalisés, ô Dieu, aie pitié de moi, pécheur. Pour les péchés contre la vie, pour le mauvais témoignage qui salit le beau visage de notre Mère l’Église, pour les péchés contre la création, ô Dieu, aie pitié de moi, pécheur. Pour mes mensonges, ma malhonnêteté, mon manque de transparence et de droiture, ô Dieu, aie pitié de moi, pécheur. Pour mes péchés cachés, ceux que personne ne connaît, pour le mal que j’ai causé aux autres sans m’en rendre compte, pour le bien que j’aurais pu faire et que je n’ai pas fait, ô Dieu, aie pitié de moi, pécheur.
En silence, répétons pendant quelques instants, avec un cœur repentant et confiant : Ô Dieu, aie pitié de moi, pécheur. En silence, que chacun le répète dans son cœur. Ô Dieu, aie pitié de moi, pécheur. Dans cet acte de repentir et de confiance, nous nous ouvrirons à la joie du plus grand des dons : la miséricorde de Dieu.
Source : vatican.va
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« Parce que tu as du prix à mes yeux, que tu as de la valeur et que je t’aime » Is 43,7
«L’homme ne peut vivre sans amour. Il demeure pour lui-même un être incompréhensible, sa vie est privée de sens s’il ne reçoit pas la révélation de l’amour, s’il ne rencontre pas l’amour, s’il n’en fait pas l’expérience et s’il ne le fait pas sien, s’il n’y participe pas fortement » (Redemptor hominis, 10). Lorsqu’il a découvert et goûté le Dieu de la miséricorde et du pardon, l’être humain ne peut vivre autrement qu’en se convertissant continuellement à Lui (cf. Dives in misericordia, 13).
Pour le dire autrement la valeur d’un billet ne dépend pas du prix du papier et de l’encre qui le composent, mais de l’autorité qui l’a conçue et de la somme qui y a été imprimée.
De la même façon, notre valeur humaine et spirituelle ne dépend pas de nos qualités personnelles quelles qu’elles soient mais bien de ce que Dieu a « imprimé » en nous et que nous découvrons pour notre plus grande joie !
Frères et sœurs !
C’est avec une grande joie que je salue aujourd’hui Sa Sainteté Tawadros II, Pape d’Alexandrie et Patriarche du Siège de Saint-Marc, ainsi que l’éminente délégation qui l’accompagne.
Sa Sainteté Tawadros a accepté mon invitation à venir à Rome pour célébrer avec moi le 50e anniversaire de la rencontre historique entre le pape saint Paul VI et le pape Chenouda III en 1973. Il s’agissait de la première rencontre entre un évêque de Rome et un patriarche de l’Église copte orthodoxe, qui a abouti à la signature d’une mémorable déclaration christologique commune le 10 mai. En souvenir de cet événement, Sa Sainteté Tawadros est venu me voir pour la première fois le 10 mai il y a dix ans, quelques mois après son élection et la mienne, et a proposé de célébrer chaque 10 mai la « Journée de l’amitié copte-catholique » que nous célébrons chaque année depuis lors.
Nous nous appelons au téléphone, nous nous envoyons des salutations et nous restons de bons frères, nous ne nous sommes pas disputés !
Cher ami et frère Tawadros, je vous remercie d’avoir accepté mon invitation à l’occasion de ce double anniversaire, et je prie pour que la lumière de l’Esprit Saint illumine votre visite à Rome, les réunions importantes que vous aurez ici, et surtout nos conversations personnelles. Je vous remercie sincèrement pour votre engagement en faveur de l’amitié croissante entre l’Église copte orthodoxe et l’Église catholique.
Votre Sainteté, chers évêques et amis, j’implore avec vous le Dieu tout-puissant, par l’intercession des saints et des martyrs de l’Église copte, afin que nous puissions grandir dans la communion, dans un unique et saint lien de foi, d’espérance et d’amour chrétien. En parlant des martyrs de l’Église copte qui sont les nôtres, je veux me souvenir des martyrs de la plage libyenne, qui ont été faits martyrs il y a quelques années.
Je demande à toutes les personnes présentes de prier Dieu de bénir la visite du pape Tawadros à Rome et de protéger l’ensemble de l’Église copte orthodoxe. Puisse cette visite nous rapprocher du jour béni où nous serons un dans le Christ ! Je vous remercie.
Source : vatican.va
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10ème jour : la salle de noviciat
—- Adam —-
Et s’il fallait, pour renouveler notre être, repartir du plus ancien, du plus originel ? Retour à l’origine.
—- Samuel —-
« YHWH préfère l’écoute aux sacrifices » (Cf 1 Samuel 15,22)
« Le parfait ami… » vie de St Claude
Episode 11 : Marguerite-Marie à la Visitation de Paray
Audience du mercredi 27 avril
Catéchèse sur la vieillesse
7. Noémie, l’alliance entre les générations qui ouvre l’avenir
Audience du mercredi 11 mai
Catéchèse du pape François sur la vieillesse
9. Judith. Une jeunesse admirable, une vieillesse généreuse
Louange du jeudi 20 octobre
SAINT FRANÇOIS DE SALES (1567-1622)
Évêque d’Annecy et fondateur de l’Ordre de la Visitation, il veut faire de cette nouvelle congrégation avec sainte Jeanne de Chantal une « petite œuvre du Cœur de Jésus ». François de Sales, grand missionnaire devant le Seigneur, nous livre le lieu où il garde allumé ce feu intérieur :
« La demeure la plus spacieuse et la plus chère à mon cœur sera dans la plaie que la lance fit à son côté. J’établirai ma demeure dans la fournaise d’amour, dans le Cœur divin, transpercé pour moi ; auprès de ce foyer brûlant, je sentirai ranimer au milieu de mes entrailles la flamme d’Amour jusqu’ici languissante… »