MESSE ET BÉNÉDICTION DES PALLIUMS POUR LES NOUVEAUX MÉTROPOLITES
HOMÉLIE
Pierre et Paul, deux Apôtres amoureux du Seigneur, deux colonnes de la foi de l’Église. Alors que nous contemplons leur vie, l’Évangile nous interpelle aujourd’hui avec la question que Jésus pose aux siens : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » (Mt 16, 15). C’est la question fondamentale, la plus importante : qui est Jésus pour moi ? Qui est Jésus dans ma vie ? Regardons comment les deux Apôtres y ont répondu.
La réponse de Pierre pourrait se résumer en un mot : la suite. Pierre a vécu à la suite du Seigneur. Ce jour-là, à Césarée de Philippe, Jésus interrogea ses disciples. Pierre répondit avec une belle profession de foi : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant » (Mt 16, 16) ;une réponse impeccable, précise, ponctuelle, on pourrait dire une réponse parfaite de “catéchisme”. Mais cette réponse est le fruit d’un cheminement : ce n’est qu’après avoir vécu l’aventure fascinante consistant à suivre le Seigneur, après avoir marché avec Lui et derrière Lui pendant longtemps, que Pierre parvient à cette maturité spirituelle qui l’amène, par grâce, par pure grâce, à une profession de foi si limpide.
L’évangéliste Matthieu nous raconte en effet que tout avait commencé sur les rives de la mer de Galilée, lorsque Jésus était passé et l’avait appelé, avec son frère André ; et « aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent » (Mt 4, 20).Pierre a tout laissé pour se mettre à la suite du Seigneur. Et l’Évangile souligne “aussitôt”. Pierre n’a pas dit à Jésus qu’il devait y réfléchir, il n’a pas fait de calculs pour voir si cela lui convenait, il n’a pas cherché d’alibi pour reporter la décision ; il a laissé ses filets et l’a suivi, sans demander aucune sécurité à l’avance.Il devait tout découvrir au jour le jour, à la suite, en suivant Jésus et en marchant derrière Lui. Et ce n’est pas par hasard que les dernières paroles, rapportées dans les Évangiles, que Jésus lui adresse sont : « Toi, suis-moi » (Jn 21, 22), c’est cela se mettre à sa suite.
Pierre nous dit qu’à la question “qui est Jésus pour moi ?”, il ne suffit pas de répondre par une formule doctrinale irréprochable, pas même avec une idée que nous nous sommes faite une fois pour toutes. Non. C’est en nous mettant à la suite du Seigneur que nous apprenons chaque jour à Le connaître. C’est en devenant ses disciples et en accueillant sa Parole que nous devenons ses amis et que nous faisons l’expérience de son amour qui nous transforme. Pour nous aussi, retentit cet “aussitôt”. Si nous pouvons reporter beaucoup de choses dans la vie, suivre Jésus ne peut être reporté ; pour cela on ne peut hésiter, on ne peut trouver d’excuses. Faisons attention car certaines excuses sont revêtues de spiritualité, comme lorsque nous disons “Je ne suis pas digne”, “Je ne suis pas capable”, “moi, qu’est-ce que je peux faire ?”. C’est là une ruse du diable qui nous vole la confiance en la grâce de Dieu, en nous faisant croire que tout dépendrait de nos capacités.
Nous détacher de nos sécurités – sécurités terrestres -, immédiatement, et suivre Jésus chaque jour : voilà la consigne que Pierre nous donne aujourd’hui en nous invitant à être une Église-à-la-suite. Une Église-à-la-suite. Une Église qui veut être disciple du Seigneur et humble servante de l’Évangile. De cette manière seulement elle sera capable de dialoguer avec tous, et devenir un lieu d’accompagnement, de proximité et d’espérance pour les femmes et les hommes de notre temps. Seulement de cette manière, même la personne la plus éloignée qui nous regarde souvent avec méfiance ou indifférence pourra enfin reconnaître avec le Pape Benoît : « L’Église est le lieu de rencontre avec le Fils du Dieu vivant et, ainsi, elle est le lieu de rencontre entre nous » (Homélie du 2ème Dimanche de l’Avent, 10 décembre 2006).
Et maintenant venons-en à l’Apôtre des nations. Si la réponse de Pierre consiste dans la suite, celle de Paul se trouve dans l’annonce, l’annonce de l’Évangile. Pour lui aussi, tout a commencé par grâce, à l’initiative du Seigneur. Sur le chemin de Damas, alors qu’il persécutait avec fierté les chrétiens, barricadé dans ses convictions religieuses, Jésus ressuscité vient à sa rencontre et l’aveugle de sa lumière. Mieux, grâce à cette lumière, Saul réalise à quel point il est aveugle. Enfermé dans l’orgueil de sa rigide observance, il découvre en Jésus l’accomplissement du mystère du salut. Il considère désormais toutes ses sécurités humaines et religieuses comme des “ordures” par rapport à la sublimité de la connaissance du Christ (cf. Ph 3, 7-8). Paul consacre ainsi sa vie à parcourir la terre et la mer, les villes et les villages, sans se soucier des difficultés et des persécutions, pour annoncer Jésus-Christ. En regardant son histoire, il semble presque que, plus il annonce l’Évangile, plus il connaît Jésus. L’annonce de la Parole aux autres lui permet de pénétrer les profondeurs du mystère de Dieu, à lui Paul qui a écrit « Malheur à moi si je n’annonce pas l’Évangile ! » (1 Co 9, 16) ; à lui qui confesse : « Pour moi, vivre c’est le Christ » (Ph 1, 21).
Par conséquent, Paul nous dit qu’à la question “qui est Jésus pour moi ?”, on ne répond pas par une religiosité intimiste qui nous laisserait tranquilles, sans nous laisser ébranler par le souci d’apporter l’Évangile aux autres. L’Apôtre nous enseigne que nous grandissons dans la foi et dans la connaissance du mystère du Christ d’autant plus que nous sommes ses annonciateurs et témoins. Et cela arrive toujours : quand nous évangélisons, nous sommes évangélisés. C’est une expérience de tous les jours : quand nous évangélisons, nous sommes évangélisés. La Parole que nous apportons aux autres nous revient parce que, dans la mesure où nous donnons, nous recevons beaucoup plus (cf. Lc 6, 38). Et cela est également nécessaire à l’Église aujourd’hui : mettre l’annonce au centre. Être une Église qui ne se lasse pas de se répéter : “Pour moi, vivre c’est le Christ” et “Malheur à moi si je n’annonce pas l’Évangile”. Une Église qui a besoin d’annoncer comme d’oxygène pour respirer ; qui ne peut pas vivre sans transmettre l’étreinte de l’amour de Dieu et la joie de l’Évangile.
Frères et sœurs, célébrons Pierre et Paul. Ils ont répondu à la question fondamentale de la vie – qui est Jésus pour moi ? – en suivant le Christ et en annonçant l’Évangile. Il est beau de grandir comme une Église à la suite, comme une Église humble qui ne tient jamais pour acquise la recherche du Seigneur. Il est beau de devenir une Église extravertie, qui ne trouve pas sa joie dans les choses du monde mais dans l’annonce de l’Évangile au monde, pour semer dans le cœur des personnes la question de Dieu. Porter partout, avec humilité et joie, le Seigneur Jésus : dans notre ville de Rome, dans nos familles, dans les relations et les quartiers, dans la société civile, dans l’Église, dans la politique, dans le monde entier, spécialement là où se trouvent la pauvreté, la dégradation, la marginalisation.
Et, aujourd’hui, alors que certains de nos frères Archevêques reçoivent le Pallium, signe de la communion avec l’Église de Rome, je voudrais leur dire : soyez des apôtres comme Pierre et Paul. Soyez des disciples à la suite et des apôtres de l’annonce, apportez la beauté de l’Évangile partout, à tout le Peuple de Dieu. Et enfin, je désire adresser mon salut affectueux à la Délégation du Patriarcat Œcuménique, envoyée par le très cher Frère Sa Sainteté Bartholomée. Merci pour votre présence, merci : avançons ensemble, avançons ensemble à la suite et dans l’annonce de la Parole, en grandissant dans la fraternité. Que Pierre et Paul nous accompagnent et intercèdent pour nous tous.
Source : vatican.va
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Nous ne saurons jamais tout le bien qu’un simple sourire peut être capable de faire disait Mère Teresa. Il est vrai que le sourire est au fond le seul langage universel capable de dire en douceur la bonté que nous voudrions transmettre et que les mots souvent peinent à dire, surtout quand la barrière de la langue ou la culture font obstacle.
Prions avec mère Térésa :
Vierge Marie, rends mon amour souriant.
Fais en sorte que mon sourire exprime la plus pure bonté.
Enseigne-moi à oublier par un sourire mes préoccupations et mes peines, afin de prêter attention uniquement à la joie des autres. Que mon visage souriant rende mes contacts avec le prochain, plus chaleureux et cordiaux.
Conserve-moi le sourire dans les heures douloureuses, afin que même dans ces moments, je puisse continuer à me donner au prochain.
Aide-moi à garder au fond de mon cœur la joie d’aimer qui se manifeste à travers le sourire.
Enseigne-moi, ô Sainte Vierge Marie, à servir le Seigneur avec joie, souriant à chaque moment de ma vie.
CHEMIN DE CROIX AVEC LES JEUNES
Chers frères et sœurs, bonsoir !
Aujourd’hui, vous allez marcher avec Jésus. Jésus est le Chemin et nous allons marcher avec lui, parce qu’il a marché. Lorsqu’il était parmi nous, Jésus a marché. Il a marché en guérissant les malades, en prenant soin des pauvres, en rendant la justice, il a marché en prêchant, en nous enseignant. Jésus a marché, mais le chemin qui est le plus gravé dans nos cœurs est le chemin du Calvaire, le chemin de la Croix. Et aujourd’hui, avec la prière, vous allez, nous, moi aussi, avec la prière, renouveler le chemin de la Croix. Regardons Jésus qui passe et marchons avec lui.
Le chemin de Jésus, c’est Dieu qui sort de lui-même, qui sort de lui-même pour marcher parmi nous. Ce que nous entendons si souvent à la messe : « Le Verbe s’est fait chair et a marché parmi nous ». Le Verbe s’est fait homme et a marché parmi nous. Et il le fait par amour. Et il le fait par amour. Et la croix qui accompagne chaque Journée mondiale de la jeunesse est l’icône, la figure de ce voyage. La Croix est la plus grande signification du plus grand amour, cet amour avec lequel Jésus veut embrasser notre vie. La nôtre ? Oui, mais la tienne, la tienne, la tienne, la tienne, celle de chacun de nous. Jésus marche pour moi. Nous devons tous le dire. Jésus commence ce voyage pour moi, pour donner sa vie pour moi. Et personne n’a plus d’amour que celui qui donne sa vie pour ses amis, qui donne sa vie pour les autres. N’oubliez pas ceci. Personne n’a plus d’amour que celui qui donne sa vie, et Jésus l’a enseigné. C’est pourquoi, lorsque nous regardons le Crucifié, qui est si douloureux, si dur, nous voyons la beauté de l’amour qui donne sa vie pour chacun de nous. Une personne très croyante avait l’habitude de dire une phrase qui m’a beaucoup touché. Elle disait : « Seigneur, à travers ton ineffable agonie, je peux croire à l’amour ». Seigneur, à travers ton ineffable agonie, je peux croire à l’amour.
Jésus marche, mais il attend quelque chose, il attend notre compagnie, il attend que nous regardions… je ne sais pas, il attend d’ouvrir les fenêtres de mon âme, de ton âme, de l’âme de chacun de nous. Qu’elles sont laides les âmes fermées, qui sèment à l’intérieur, qui sourient à l’intérieur ! Elles n’ont pas de sens. Jésus marche et attend avec son amour, il attend avec sa tendresse, pour nous consoler, pour essuyer nos larmes.
Je vous pose maintenant une question, mais n’y répondez pas à haute voix, répondez chacun à votre place : est-ce que je pleure de temps en temps ? Y a-t-il des choses dans la vie qui me font pleurer ? Nous avons tous pleuré dans notre vie, et nous pleurons encore. Et Jésus est là avec nous, il pleure avec nous, parce qu’il nous accompagne dans l’obscurité qui nous conduit aux pleurs.
Je vais faire un peu de silence et chacun de nous dira à Jésus pourquoi il pleure dans la vie, chacun de nous le lui dira maintenant, en silence.
(Moment de silence)
Jésus, avec sa tendresse, essuie nos larmes cachées. Il est là, il veut combler cette solitude. Jésus veut remplir notre peur, ta peur, ma peur, ces peurs obscures, il veut les remplir de sa consolation. Et Il attend de nous pousser à embrasser le risque d’aimer. Parce que vous le savez, vous le savez mieux que moi : aimer est risqué. Il faut prendre le risque d’aimer. C’est un risque, mais il vaut la peine d’être pris, et Il nous accompagne dans cette démarche. Il nous accompagne toujours. Il marche toujours avec nous. Il est toujours avec nous tout au long de notre vie.
Je ne veux pas m’éterniser. Aujourd’hui, nous allons parcourir le chemin avec Lui, le chemin de sa souffrance, le chemin de nos angoisses, le chemin de notre solitude.
Maintenant, une seconde de silence, et chacun de nous pense à sa propre souffrance, pense à sa propre angoisse, pense à ses propres misères. N’ayez pas peur, pensez-y. Et pensez au désir de l’âme de retrouver le sourire.
(Minute de silence)
Et Jésus marche vers la Croix, meurt sur la Croix, pour que notre âme puisse sourire. Amen.
Source : vatican.va
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Découvrez aujourd’hui Saint Martin de Tours !
Belle écoute !
—- Moïse —-
Or Moïse était un homme très humble, plus humble que tout autre homme sur la terre.
Moïse
« Le Jourdain »
Cette vidéo fait partie du parcours « Héritiers du Sacré-Coeur »
Découvrez aujourd’hui Sainte Marguerite d’Youville
Belle écoute !
En lisant les textes que l’Eglise nous propose d’entendre, demain dimanche : « De même que nous aurons été à l’image de celui qui est fait d’argile, de même nous serons à l’image de celui qui vient du ciel » (1 Co 15, 45-49) et : « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux » (Lc 6, 27-38) on pense aux apparitions de Marie à Kibeho (1982-1983) au Rwanda. « Kibeho est un rappel de la place de la croix dans la vie du chrétien et de l’Eglise ».
Croix, Repentance, Miséricorde…
« Marie nous dit : Je viendrai avec vous, je vous conduirai à la croix. Mais je serai avec vous ! Je serai avec vous ! … Et c’est le fait d’être là… C’est vital ! Marie, c’est vital ! Mais oui, c’est ça, c’est vital ! Alors vraiment, Marie nous aide énormément. Et à la croix … » (Pierre Goursat 1978)
(Ils seront cet été au Jesus Festival !)
Dans le cadre du parcours « Héritiers du Sacré-Coeur », le père Benoit Guédas nous propose une série de 8 vidéos pour approfondir la prière.
Retrouvez les enseignements du parcours :
Catéchèse sur la vieillesse
18. Les douleurs de la création.
L’histoire de la créature comme mystère de gestation
Chers frères et sœurs, bonjour!
Nous avons récemment célébré l’Assomption au ciel de la Mère de Jésus. Ce mystère illumine l’accomplissement de la grâce qui a façonné le destin de Marie, et illumine aussi notre destination. La destination est le ciel. Avec cette image de la Vierge élevée au ciel, je voudrais conclure le cycle de catéchèse sur la vieillesse. En occident, nous la contemplons élevée vers le haut, enveloppée d’une lumière glorieuse ; en orient, elle est représentée allongée, endormie, entourée des apôtres en prière tandis que le Seigneur Ressuscité la porte entre ses mains comme un enfant.
La théologie a toujours réfléchi sur le rapport de cette « assomption » singulière avec la mort, que le dogme ne définit pas. Je pense qu’il serait encore plus important d’expliciter la relation de ce mystère avec la résurrection du Fils, qui ouvre la voie de la génération à la vie pour nous tous. Dans l’acte divin de la réunion de Marie avec le Christ ressuscité, la corruption corporelle normale de la mort humaine n’est pas simplement transcendée, plus encore, l’assomption corporelle de la vie de Dieu est anticipée. En effet, le destin de la résurrection qui nous concerne est anticipé : car selon la foi chrétienne, le Ressuscité est le premier-né de nombreux frères et sœurs. Le Seigneur Ressuscité est Celui qui est allé le premier, qui est ressuscité avant tous, puis nous irons à notre tour : c’est notre destin : ressusciter.
Nous pourrions dire — en suivant la parole de Jésus à Nicodème — que c’est un peu comme une seconde naissance (cf. Jn 3, 3-8). Si la première a été une naissance sur terre, la seconde est une naissance au ciel. Ce n’est pas un hasard si l’apôtre Paul, dans le texte lu au début, parle des douleurs de l’enfantement (cf. Rm 8, 22). De même que, dès que nous sortons du ventre de notre mère, c’est toujours nous, le même être humain qui était dans le ventre de notre mère, ainsi, après la mort, nous naissons au ciel, dans l’espace de Dieu, et c’est encore nous qui avons marché sur cette terre. De façon analogue à ce qui est arrivé à Jésus : le Ressuscité est toujours Jésus : il ne perd pas son humanité, son vécu, ni même sa corporéité, non, car sans elle, ce ne serait plus Lui, ce ne serait pas Jésus : c’est-à-dire avec son humanité, avec son vécu.
C’est ce que nous dit l’expérience des disciples, auxquels il apparaît pendant quarante jours après sa résurrection. Le Seigneur montre les blessures qui ont scellé son sacrifice ; mais elles ne sont plus la laideur de la déchéance douloureusement subie, elles sont désormais la preuve indélébile de son amour fidèle jusqu’au bout. Jésus ressuscité avec son corps vit dans l’intimité trinitaire de Dieu ! Et en elle il ne perd pas la mémoire, il n’abandonne pas son histoire, il ne dissout pas les relations dans lesquelles il a vécu sur terre. Il a promis à ses amis : «Quand je serai parti vous préparer une place, je reviendrai et je vous emmènerai auprès de moi, afin que là où je suis, vous soyez, vous aussi» (Jn 14, 3). Il est allé préparer la place pour nous tous et après avoir préparé une place, il viendra. Il ne viendra pas seulement à la fin pour tous, il viendra à chaque fois pour chacun de nous. Il viendra nous chercher pour nous conduire à Lui. En ce sens, la mort est un peu un pas vers la rencontre avec Jésus qui m’attend pour me conduire à lui.
Le Ressuscité vit dans le monde de Dieu, où il y a une place pour chacun, où se forme une nouvelle terre et où se construit la cité céleste, demeure définitive de l’homme. Nous ne pouvons imaginer cette transfiguration de notre corporéité mortelle, mais nous sommes sûrs qu’elle conservera nos visages reconnaissables et nous permettra de rester humains dans le ciel de Dieu. Elle nous permettra de participer, avec une émotion sublime, à l’exubérance infinie et heureuse de l’acte créateur de Dieu, dont nous vivrons directement les interminables aventures.
Quand Jésus parle du Royaume de Dieu, il le décrit comme un repas de noces, comme une fête entre amis, comme le travail qui rend la maison parfaite : c’est la surprise qui rend la moisson plus riche que les semailles. Prendre au sérieux les paroles évangéliques sur le Royaume permet à notre sensibilité de jouir de l’amour actif et créatif de Dieu, et nous met en harmonie avec la destination inouïe de la vie que nous semons. Dans notre vieillesse, chers et chères personnes de mon âge, et je m’adresse aux « vieux messieurs » et aux « vieilles dames », dans notre vieillesse l’importance de tant de « détails » dont la vie est faite — une caresse, un sourire, un geste, un travail apprécié, une surprise inattendue, une gaieté hospitalière, un lien fidèle — devient plus aigu. L’essentiel de la vie, qui à l’approche de notre départ, nous est le plus cher, nous apparaît définitivement clair. Voilà : cette sagesse de la vieillesse est le lieu de notre gestation qui illumine la vie des enfants, des jeunes, des adultes et de toute la communauté. Nous, « vieux », devrions être cela pour les autres : lumière pour les autres. Toute notre vie apparaît comme une graine qui devra être enterrée pour que sa fleur et son fruit naissent. Elle naîtra, avec le reste du monde. Non sans affres, non sans douleur, mais elle naîtra (cf. Jn 16, 21-23). Et la vie du corps ressuscité sera cent mille fois plus vivante que nous ne l’avons goûtée sur cette terre (cf. Mc 10, 28-31).
Ce n’est pas un hasard si le Ressuscité, en attendant les apôtres au bord du lac, fait rôtir du poisson (cf. Jn 21, 9) puis le leur offre. Ce geste d’amour attentionné nous fait prendre conscience de ce qui nous attend quand nous passons sur l’autre rive. Oui, chers frères et sœurs, surtout vous les personnes âgées, le meilleur de la vie doit encore venir ; « Mais nous sommes vieux, qu’avons-nous de plus à attendre ?». Le meilleur, parce que le meilleur de la vie reste à venir. Nous espérons cette plénitude de vie qui nous attend tous, lorsque le Seigneur nous appellera. Que la Mère du Seigneur et notre Mère, qui nous a précédée au Paradis, nous rende la trépidation de l’attente car ce n’est pas une attente anesthésiée, ce n’est pas une attente ennuyée, non, c’est une attente avec trépidation : « Quand mon Seigneur viendra-t-il ? Quand pourrai-je y aller ?». Un peu de peur car je ne sais pas ce que ce passage veut dire et passer cette porte me fait un peu peur, mais il y a les toujours la main du Seigneur qui vous porte de l’avant et à travers la porte, il y a la fête. Nous sommes attentifs, vous chers « vieux messieurs » et chères « vieilles dames », personnes de mon âge, nous sommes attentifs, Il nous attend, seulement un passage et puis la fête.
Bien souvent, la vie ressemble à un trop plein d’urgences ou de tâches à cocher. Des sociologues se penchent sur le phénomène de « l’accélération du temps », expérience majeure de notre société qui provoque souvent une sensation d’étouffement. Mais, ce bombardement constant de sollicitations de toutes sortes, ce « trop de tout », dévoile un réel manque. On peut être tentés de le combler en se donnant à fond dans une seule direction, quand la vie demande un équilibre constant entre efforts et plaisirs. En un principe, Saint Benoît nous offre toute sa sagesse : « L’Homme a besoin de mesure. Il doit sans cesse trouver un équilibre entre l’excès et le manque ».
Il y ajoute une clef : pratiquer les « pôles complémentaires » pour rester attentif à l’essentiel. Prière et travail, silence et chant, séparation du monde et accueil, solitude et vie commune… Un sage équilibre à trouver !
Be Witness vient de sortir un nouveau titre pour ce Noël 2023 !
Chers frères et sœurs, bonjour et bienvenu à tous !
Mercredi dernier, nous avons ouvert un cycle de catéchèse sur la passion d’évangéliser, c’est-à-dire sur le zèle apostolique qui doit animer l’Église et tout chrétien. Aujourd’hui, nous nous penchons sur le modèle suprême de l’annonce : Jésus. L’Évangile du jour de Noël l’a défini comme le » Verbe de Dieu » (cf. Jn 1, 1). Le fait qu’il soit le Verbe, la parole, nous indique un aspect essentiel de Jésus : il est toujours en relation, toujours en sortie, jamais isolé, toujours en relation, en sortie ; la parole, en effet, existe pour être transmise, communiquée. Il en est de même pour Jésus, Parole éternelle du Père adressée à nous, communiquée à nous. Christ n’a pas seulement les paroles de vie, mais fait de sa vie une Parole, un message : il vit, pour ainsi dire, toujours tourné vers le Père et vers nous. Toujours en regardant le Père qui l’a envoyé et en nous regardant, nous vers qui il a été envoyé.
En effet, si nous regardons ses journées, décrites dans les Évangiles, nous voyons qu’en premier lieu il y a l’intimité avec le Père, la prière, pour laquelle Jésus se lève tôt, quand il fait encore nuit, et va dans des zones désertes pour prier (cf. Mc 1,35 ; Lc 4,42)pour parler avec le Père. Toutes les décisions et tous les choix plus importants il les prend après avoir prié (cf. Lc 6,12 ; 9,18). C’est précisément dans cette relation, dans la prière qui le lie au Père dans l’Esprit, que Jésus découvre le sens de son être d’homme, de son existence dans le monde parce que Lui est en mission pour nous, envoyé par le Père à nous.
À cet égard, le premier geste public qu’Il pose, après les années de vie cachée à Nazareth, est intéressant. Jésus ne fait pas un grand prodige, il ne lance pas un message sensationnel, mais se mêle aux gens qui allaient se faire baptiser par Jean. Il nous offre ainsi la clé de son agir dans le monde : se dépenser pour les pécheurs, en étant solidaire de nous sans distance, dans le partage total de la vie. En effet, en parlant de sa mission, il dira qu’il n’est pas venu « pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie » (Mc 10,45). Chaque jour, après la prière, Jésus consacre toute sa journée à l’annonce du Royaume de Dieu et la consacre aux personnes, en particulier les plus pauvres et les plus faibles, les pécheurs et les malades (cf. Mc 1,32-39). C’est-à-dire que Jésus est en contact avec le Père dans la prière et ensuite il est en contact avec tous les gens pour la mission, pour la catéchèse, pour enseigner le chemin du Royaume de Dieu.
Or, si nous voulons représenter son style de vie par une image, nous n’avons aucune difficulté à la trouver : Jésus lui-même nous l’offre, Jésus lui-même nous l’offre, nous l’avons bien entendu, en se présentant comme le Bon Pasteur, celui qui – dit-il – « donne sa vie pour les brebis » (Jn 10,11), c’est Jésus. En effet, être pasteur n’était pas seulement un travail, qui demandait du temps et beaucoup d’engagement, c’était un véritable mode de vie : vingt-quatre heures sur vingt-quatre, vivre avec le troupeau, l’accompagner au pâturage, dormant parmi les brebis, prenant soin des plus faibles. Jésus, en d’autres termes, ne fait pas quelque chose pour nous, mais donne tout, donne sa vie pour nous. Son cœur est un cœur pastoral (cf. Ez 34,15). Il fait le pasteur avec nous tous.
En effet, pour résumer l’action de l’Église en un mot, le terme « pastoral » est souvent utilisé. Et pour évaluer notre travail pastoral, nous devons nous confronter au modèle, nous confronter avec Jésus, Jésus le bon pasteur. Avant tout, nous pouvons nous demander : l’imitons-nous en nous abreuvant aux sources de la prière, afin que nos cœurs soient en syntonie avec le sien ? L’intimité avec Lui est, comme le suggère le beau volume de l’abbé Chautard, « l’âme de tout apostolat ». Jésus lui-même a dit clairement à ses disciples : « Sans moi, vous ne pouvez rien faire » (Jn 15,5). Si l’on est avec Jésus, on découvre que son cœur pastoral bat toujours pour qui est perdu, égaré, lointain. Et le nôtre ? Combien de fois notre attitude avec les personnes un peu difficiles ou qui sont un peu difficiles s’exprime par ces mots : » Mais c’est son problème, qu’il se débrouille… « . Mais Jésus n’a jamais dit cela, jamais, mais il est toujours allé à la rencontre des marginaux, des pécheurs. On l’a accusé de cela, d’être avec les pécheurs, parce qu’il leur apportait le salut de Dieu.
Nous avons entendu la parabole de la brebis perdue au chapitre 15 de l’Évangile de Luc (cf. vv. 4-7). Jésus parle aussi de la pièce de monnaie perdue et du fils prodigue. Si nous voulons former notre zèle apostolique, le chapitre 15 de Luc devrait toujours être sous nos yeux. Lisez-le souvent, là nous pourrons comprendre ce qu’est le zèle apostolique. Là, nous découvrons que Dieu ne reste pas à contempler l’enclos de ses brebis, ni ne les menace pour qu’elles ne s’en aillent pas. Au contraire, si quelqu’un sort et se perd, il ne l’abandonne pas, mais la cherche. Il ne dit pas : « Elle est partie, c’est sa faute, c’est son affaire ! ». Le cœur pastoral réagit d’une autre manière : le cœur pastoral souffre et le cœur pastoral risque. Il souffre : oui, Dieu souffre pour qui s’en va, et en le pleurant, il l’aime d’autant plus. Le Seigneur souffre lorsque nous nous éloignons de son cœur. Il souffre pour ceux qui ne connaissent pas la beauté de son amour et la chaleur de son étreinte. Mais, en réponse à cette souffrance, il ne se renferme pas, mais au contraire prend des risques : il laisse les quatre-vingt-dix-neuf brebis qui sont en sécurité et s’aventure à la recherche de celle qui manque, faisant ainsi quelque chose d’hasardeux et même d’irrationnel, mais en consonnance avec son cœur pastoral, qui éprouve de la nostalgie pour qui s’en est allé. La nostalgie pour ceux qui sont partis est constante en Jésus. Et lorsque nous apprenons que quelqu’un a quitté l’Église, que disons-nous ? « Qu’il se débrouille ». Non, Jésus nous enseigne la nostalgie de ceux qui sont partis ; Jésus n’a ni colère ni ressentiment, mais une nostalgie irréductible de nous. Jésus se languit de nous, et c’est le zèle de Dieu.
Et je me demande : nous, avons-nous des sentiments similaires ? Peut-être considérons-nous ceux qui ont quitté le troupeau comme des adversaires ou des ennemis. « Et celui-là ? – Non, il est parti ailleurs, il a perdu la foi, l’enfer l’attend…’, et nous sommes tranquilles. En les rencontrant à l’école, au travail, dans les rues de la ville, pourquoi ne pas penser plutôt que nous avons une bonne occasion de leur témoigner la joie d’un Père qui les aime et ne les a jamais oubliés ? Non pas pour faire du prosélytisme, non ! Mais pour que là arrive la Parole du Père, pour marcher ensemble. Évangéliser n’est pas faire du prosélytisme : faire du prosélytisme est une chose païenne, ce n’est ni religieux ni évangélique. Il y a une bonne parole pour ceux qui ont quitté le troupeau, et nous avons l’honneur et la responsabilité d’être ceux qui expriment cette parole. Parce que la Parole, Jésus, nous demande cela, de nous approcher toujours, avec un cœur ouvert, de tous, parce que Lui est comme cela. Peut-être suivons-nous et aimons-nous Jésus depuis si longtemps et ne nous sommes-nous jamais demandé si nous partageons ses sentiments, si nous souffrons et risquons en syntonie avec le cœur de Jésus, avec ce cœur pastoral, proche du cœur pastoral de Jésus ! Il ne s’agit pas de faire du prosélytisme, je l’ai dit, pour que les autres soient « des nôtres”, non, cela n’est pas chrétien : il s’agit d’aimer pour qu’ils soient des enfants heureux de Dieu. Demandons dans la prière la grâce d’un cœur pastoral, ouvert, qui se tienne proche de tous, pour apporter le message du Seigneur et aussi pour sentir pour chacun la nostalgie du Christ. Parce que, sans cet amour qui souffre et qui risque, notre vie ne va pas bien : si nous, chrétiens, n’avons pas cet amour qui souffre et qui risque, nous risquons de ne paître que nous-mêmes. Les pasteurs qui sont pasteurs d’eux-mêmes, au lieu d’être pasteurs du troupeau, sont des coiffeurs de brebis « exquises ». Nous ne devons pas être les pasteurs que de nous-mêmes, mais les pasteurs de tous.
Source : vatican.va
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Chers frères et sœurs, bonjour !
Nous poursuivons les catéchèses sur les témoins du zèle apostolique. Nous avons commencé avec saint Paul et la dernière fois nous avons considéré les martyrs, qui proclament Jésus par leur vie, jusqu’à donner leur vie pour Lui et pour l’Évangile. Mais il y a un autre grand témoignage qui traverse l’histoire de la foi : celui des moniales et des moines, des sœurs et des frères qui renoncent à eux-mêmes, ils renoncent au monde pour imiter Jésus sur le chemin de la pauvreté, de la chasteté et de l’obéissance et pour intercéder en faveur de tous. Leurs vies parlent d’elles-mêmes, mais nous pouvons nous demander comment les personnes vivant dans des monastères peuvent-elles contribuer à l’annonce de l’Évangile ? Ne feraient-ils pas mieux de mettre leur énergie au service de la mission ? En sortant du monastère et en prêchant l’Évangile en dehors du monastère ? En réalité, les moines sont le cœur battant de l’annonce : leur prière est l’oxygène de tous les membres du Corps du Christ, leur prière est la force invisible qui soutient la mission. Ce n’est pas un hasard si la patronne des missions est une moniale, Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus. Écoutons comment elle a découvert sa vocation, elle écrivait ainsi : « J’ai compris que l’Église a un cœur, un cœur brûlant d’amour. J’ai compris que seul l’amour pousse les membres de l’Église à l’action et que, si cet amour s’éteignait, les apôtres n’annonceraient plus l’Évangile, les martyrs ne verseraient plus leur sang. J’ai compris et su que l’amour embrasse en lui toutes les vocations […]. Alors, avec une joie immense et extase de l’âme, je me suis écriée : O Jésus, mon amour, j’ai enfin trouvé ma vocation. Ma vocation est l’amour. […] Dans le cœur de l’Église, ma mère, je serai l’amour » (Manuscrit autobiographique « B », 8 septembre 1896). Les contemplatifs, les moines, les moniales : des personnes qui prient, travaillent, prient en silence, pour toute l’Église. Et c’est l’amour : c’est l’amour qui s’exprime en priant pour l’Église, en travaillant pour l’Église, dans les monastères.
Cet amour pour tous anime la vie des moines et se traduit dans leur prière d’intercession. À cet égard, je voudrais vous citer en exemple saint Grégoire de Narek, Docteur de l’Église. C’est un moine arménien, qui a vécu vers l’an mille, et qui nous a laissé un livre de prières dans lequel s’exprime la foi du peuple arménien, le premier à avoir embrassé le christianisme, un peuple qui, en restant fidèle à la croix du Christ, a tant souffert tout au long de l’histoire. Et Saint Grégoire passa presque toute sa vie au monastère de Narek. C’est là qu’il apprit à scruter les profondeurs de l’âme humaine et, en fusionnant ensemble la poésie et la prière, il marqua l’apogée de la littérature et de la spiritualité arméniennes. Ce qui frappe le plus chez lui, c’est la solidarité universelle dont il est l’interprète. Et parmi les moines et les moniales, il existe une solidarité universelle : tout ce qui se passe dans le monde trouve une place dans leur cœur et ils prient. Le cœur des moines et des moniales est un cœur qui capte, comme une antenne, ce qui se passe dans le monde et qui prie et intercède pour cela. Ils vivent ainsi en union avec le Seigneur et avec tout le monde. Et saint Grégoire de Narek écrit : « J’ai pris volontairement sur moi toutes les fautes, depuis celles du premier père jusqu’à celles du dernier de ses descendants ». (Livre des Lamentations, 72). Et comme Jésus l’a fait, les moines prennent sur eux les problèmes du monde, les difficultés, les maladies, tant de choses, et prient pour les autres. Et ce sont eux les grands évangélisateurs. Comment se fait-il que les monastères vivent fermés et évangélisent ? Parce que par la parole, l’exemple, l’intercession et le travail quotidien, les moines sont un pont d’intercession pour tous les hommes et pour les péchés. Ils pleurent aussi avec des larmes, ils pleurent pour leurs propres péchés – nous sommes tous pécheurs – et ils pleurent aussi pour les péchés du monde, et ils prient et intercèdent avec leurs mains et leurs cœurs vers le ciel. Pensons un peu à cette « réserve » – si je puis dire – que nous avons dans l’Église : ils sont la vraie force, la vraie force qui fait avancer le peuple de Dieu, et c’est de là que vient l’habitude qu’ont les gens – le peuple de Dieu – quand ils rencontrent une personne consacrée, une personne consacrée, de dire : « Priez pour moi, priez pour moi », parce que vous savez qu’il y a une prière d’intercession. Cela nous fera du bien – dans la mesure du possible – de visiter un monastère, parce qu’on y prie et qu’on y travaille. Chacun a sa propre règle, mais les mains y sont toujours occupées : occupées par le travail, occupées par la prière. Que le Seigneur nous donne de nouveaux monastères, qu’il nous donne des moines et des moniales qui fassent avancer l’Église par leur intercession. Je vous remercie.
Source : vatican.va
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MESSAGE DU PAPE FRANÇOIS
POUR LA 108ème JOURNÉE MONDIALE DU MIGRANT ET DU RÉFUGIÉ 2023
(24 septembre 2023)
Libre de choisir d’émigrer ou de rester
Chers frères et sœurs !
Les flux migratoires actuels sont l’expression d’un phénomène complexe et articulé, dont la compréhension requiert une analyse attentive de tous les aspects qui caractérisent les différentes étapes de l’expérience migratoire, du départ à l’arrivée, en passant par un éventuel retour. Dans l’intention de contribuer à cet effort de lecture de la réalité, j’ai décidé de consacrer le message de la 109e Journée Mondiale du Migrant et du Réfugié à la liberté qui devrait toujours caractériser le choix de quitter sa propre terre.
« Libre de partir, libre de rester » était le titre d’une initiative de solidarité promue il y a quelques années par la Conférence épiscopale italienne comme une réponse concrète aux défis des migrations contemporaines. À l’écoute constante des Églises particulières, j’ai pu constater que la garantie de cette liberté est une préoccupation pastorale largement répandue et partagée.
« Après leur départ, voici que l’Ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph et lui dit: « Lève-toi, prends avec toi l’enfant et sa mère, et fuis en Egypte; et restes-y jusqu’à ce que je te dise. Car Hérode va rechercher l’enfant pour le faire périr. »)» (Mt 2, 13). La fuite de la Sainte Famille en Égypte n’a pas été le résultat d’un choix libre, tout comme de nombreuses migrations qui ont marqué l’histoire du peuple d’Israël. Migrer devrait toujours être un choix libre, mais en fait, dans de nombreux cas, même aujourd’hui, ce n’est pas le cas. Des conflits, des catastrophes naturelles ou, plus simplement, l’impossibilité de mener une vie digne et prospère dans leur pays d’origine contraignent des millions de personnes à partir. En 2003 déjà, saint Jean-Paul II déclarait que « construire les conditions concrètes de la paix, en ce qui concerne les migrants et les réfugiés, signifie s’engager sérieusement à sauvegarder avant tout le droit de ne pas émigrer, c’est-à-dire de vivre en paix et dans la dignité dans sa propre patrie » (Message pour la 90e Journée Mondiale du Migrant et du Réfugié, n. 3).
« Ils emmenèrent leurs troupeaux et tout ce qu’ils avaient acquis au pays de Canaan et ils vinrent en Egypte, Jacob et tous ses descendants avec lui » (Gn 46, 6). C’est à cause d’une grave famine que Jacob et toute sa famille ont été contraints de fuir en Égypte, où son fils Joseph a assuré leur survie. Les persécutions, les guerres, les phénomènes climatiques et la misère sont parmi les causes les plus visibles des migrations forcées contemporaines. Les migrants fuient la pauvreté, la peur, le désespoir. Pour éliminer ces causes et mettre fin aux migrations forcées, nous avons besoin de l’engagement commun de tous, chacun selon ses responsabilités. Un engagement qui commence par le fait de se demander ce que nous pouvons faire, mais aussi ce que nous devons cesser de faire. Nous devons nous efforcer de mettre fin à la course aux armements, au colonialisme économique, au pillage des ressources des autres, à la dévastation de notre maison commune.
« Tous les croyants étaient réunis et avaient tout en commun ; ils vendaient leurs biens et leurs possessions et les partageaient avec tous, selon les besoins de chacun » (Ac 2, 44-45). L’idéal de la première communauté chrétienne semble si éloigné de la réalité d’aujourd’hui ! Pour faire de la migration un choix réellement libre, nous devons nous efforcer d’assurer à chacun une part équitable du bien commun, le respect des droits fondamentaux et l’accès à un développement humain intégral. C’est le seul moyen d’offrir à chacun la possibilité de vivre dignement et de se réaliser personnellement et en tant que famille. Il est clair que la tâche principale incombe aux pays d’origine et à leurs dirigeants, qui sont appelés à exercer une bonne politique, transparente, honnête, prévoyante et au service de tous, en particulier des plus vulnérables. Mais ils doivent être mis en mesure de le faire, sans être privés de leurs ressources naturelles et humaines et sans ingérence extérieure visant à favoriser les intérêts de quelques-uns. Et quand les circonstances permettent de choisir d’émigrer ou de rester, il faut encore veiller à ce que ce choix soit éclairé et réfléchi, pour éviter que tant d’hommes, de femmes et d’enfants ne soient victimes d’illusions hasardeuses ou de trafiquants sans scrupules.
« En cette année jubilaire vous rentrerez chacun dans votre patrimoine. » (Lv 25, 13). La célébration du jubilé pour le peuple d’Israël représentait un acte de justice collective : chacun pouvait » retourner à sa situation initiale, avec l’annulation de toutes les dettes, la restitution des terres et la possibilité de jouir à nouveau de la liberté propre aux membres du peuple de Dieu » (Catéchèse, 10 février 2016). À l’approche du Jubilé de 2025, il est bon de se rappeler cet aspect des célébrations jubilaires. Un effort conjoint de chaque pays et de la communauté internationale est nécessaire pour garantir à chacun le droit de ne pas émigrer, c’est-à-dire la possibilité de vivre en paix et dans la dignité sur sa propre terre. Il s’agit d’un droit qui n’a pas encore été codifié, mais qui revêt une importance fondamentale, dont la garantie doit être comprise comme une coresponsabilité de tous les États à l’égard d’un bien commun qui dépasse les frontières nationales. En effet, les ressources mondiales n’étant pas illimitées, le développement des pays économiquement les plus pauvres dépend de la capacité de partage qui peut être suscitée entre tous les pays. Tant que ce droit ne sera pas garanti – et le chemin est encore long – beaucoup devront encore partir à la recherche d’une vie meilleure.
« Car j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger, j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire, j’étais un étranger et vous m’avez accueilli, 36 nu et vous m’avez vêtu, malade et vous m’avez visité, prisonnier et vous êtes venus me voir » (Mt 25, 35-36). Ces paroles nous exhortent à reconnaître dans le migrant non seulement un frère ou une sœur dans le besoin, mais aussi le Christ lui-même qui frappe à notre porte. C’est pourquoi, en œuvrant pour que toute migration soit le fruit d’un choix libre, nous sommes appelés à avoir le plus grand respect pour la dignité de chaque migrant. Cela implique d’accompagner et de gérer les flux de la meilleure façon possible, en construisant des ponts et non des murs, en élargissant les canaux pour une migration sûre et régulière. Où que nous décidions de construire notre avenir, dans le pays où nous sommes nés ou ailleurs, l’important est qu’il y ait toujours une communauté prête à accueillir, à protéger, à promouvoir et à intégrer chacun, sans distinction et sans laisser personne de côté.
Le chemin synodal que nous avons entrepris en tant qu’Église nous conduit à voir dans les personnes les plus vulnérables – et parmi elles de nombreux migrants et réfugiés – des compagnons de voyage particuliers, à aimer et à soigner comme des frères et des sœurs. Ce n’est qu’en marchant ensemble que nous pourrons aller loin et atteindre le but commun de notre voyage.
Rome, Saint-Jean-de-Latran, 11 mai 2023
FRANÇOIS
Prière
Dieu, Père tout-puissant
donne-nous la grâce de nous engager avec ardeur
en faveur de la justice, de la solidarité et de la paix,
afin que soient assurée à tous tes enfants
la liberté de choisir d’émigrer ou de rester.
Donne-nous le courage de dénoncer
toutes les horreurs de notre monde,
de lutter contre toutes les injustices
qui défigure la beauté de tes créatures
et l’harmonie de notre maison commune.
Soutiens-nous avec la force de ton Esprit,
pour que nous puissions manifester ta tendresse
à chaque migrant que tu places sur notre route
et répandre dans les cœurs et dans tous les milieux
la culture de la rencontre et de la protection.
Source : vatican.va
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Chers frères et sœurs, bonjour !
Maintenant, en poursuivant notre catéchèse sur le thème du zèle apostolique et la passion pour l’annonce de l’Évangile, nous regardons aujourd’hui Sainte Kateri Tékakwitha, première femme autochtone d’Amérique du Nord qui a été canonisée. Née vers l’an 1656 dans un village du nord de l’État de New York, elle était la fille d’un chef Mohawk non baptisé et d’une mère chrétienne Algonquienne, qui lui a appris à prier et à chanter des hymnes à Dieu. Beaucoup d’entre nous ont également été introduits au Seigneur pour la première fois au sein de la famille, en particulier par nos mères et nos grands-mères. C’est ainsi que commence l’évangélisation et, en effet, ne l’oublions pas, la foi est toujours transmise en dialecte par les mères, par les grands-mères. La foi doit être transmise en dialecte et nous l’avons reçue dans ce dialecte de nos mères et de nos grands-mères. L’évangélisation commence ainsi, souvent : par de petits gestes simples, comme des parents qui aident leurs enfants à apprendre à parler à Dieu dans la prière et leur racontent son amour grand et miséricordieux. Et les fondements de la foi pour Kateri, et autant pour nous aussi ont été posés de cette manière. Elle l’avait reçue de sa mère en dialecte, le dialecte de la foi.
Lorsque Kateri avait quatre ans, une grave épidémie de variole frappa son peuple. Ses parents et son jeune frère moururent et Kateri elle-même en garda des cicatrices sur le visage et des problèmes de vue. Dès lors, Kateri a dû faire face à de nombreuses difficultés : certes, des difficultés physiques dues aux effets de la variole, mais aussi des incompréhensions, des persécutions et même des menaces de mort qu’elle a subies après son baptême le dimanche de Pâques 1676. Tout cela a donné à Kateri un grand amour pour la croix, signe ultime de l’amour du Christ, qui s’est donné jusqu’au bout pour nous. Le témoignage de l’Évangile ne se limite pas en fait à ce qui plaît ; nous devons aussi savoir porter nos croix quotidiennes avec patience, confiance et espérance. La patience, face aux difficultés, aux croix : la patience est une grande vertu chrétienne. Celui qui n’a pas de patience n’est pas un bon chrétien. La patience de tolérer : tolérer les difficultés et aussi tolérer les autres, qui sont parfois ennuyeux ou qui vous mettent en difficulté … La vie de Kateri Tekakwitha nous montre que tout défi peut être surmonté si nous ouvrons le cœur à Jésus, qui nous accorde la grâce dont nous avons besoin : patience et cœur ouvert à Jésus, c’est une recette pour bien vivre.
Après avoir été baptisée, Kateri a dû se réfugier parmi les Mohawks dans la mission des jésuites près de la ville de Montréal. Là, elle assistait à la Messe tous les matins, passait du temps en adoration devant le Très Saint Sacrement, priait le Chapelet et menait une vie de pénitence. Ses pratiques spirituelles impressionnaient tous les membres de la mission, qui reconnurent en Kateri une sainteté qui attirait parce qu’elle provenait de son amour profond pour Dieu. Cela est le propre de la sainteté, d’attirer. Dieu nous appelle par attraction, il nous appelle avec ce désir d’être proche de nous et elle a ressenti cette grâce de l’attraction divine. En même temps, elle enseignait aux enfants de la Mission à prier et, par l’accomplissement constant de ses responsabilités, y compris le soin des malades et des personnes âgées, elle offrait un exemple de service humble et plein d’amour à Dieu et au prochain. La foi s’exprime toujours dans le service. La foi ne consiste pas à se maquiller, à maquiller son âme : non, elle consiste à servir.
Bien qu’elle ait été encouragée à se marier, Kateri désirait au contraire consacrer entièrement sa vie au Christ. Ne pouvant entrer dans la vie consacrée, elle émit le vœu de virginité perpétuelle le 25 mars 1679. Son choix révèle un autre aspect du zèle apostolique qu’elle avait : le don total au Seigneur. Certes, tous ne sont pas appelés à faire le même vœu que Kateri ; cependant, chaque chrétien est appelé chaque jour à s’engager avec un cœur sans partage dans la vocation et la mission que Dieu lui a confiées, en le servant Lui et en servant son prochain dans un esprit de charité.
Chers frères et sœurs, la vie de Kateri est un témoignage supplémentaire du fait que le zèle apostolique implique à la fois une union avec Jésus, nourrie par la prière et par les Sacrements, et le désir de répandre la beauté du message chrétien à travers la fidélité à sa vocation particulière. Les dernières paroles de Kateri sont très belles. Avant de mourir elle a dit : « Jésus, je t’aime ».
Nous aussi, en puisant notre force dans le Seigneur, comme l’a fait sainte Kateri Tekakwitha, apprenons à accomplir des actions ordinaires de manière extraordinaire et ainsi à grandir chaque jour dans la foi, la charité et le témoignage zélé du Christ.
Ne l’oublions pas : chacun de nous est appelé à la sainteté, à la sainteté quotidienne, à la sainteté de la vie chrétienne commune. Chacun de nous reçoit cet appel : poursuivons ce chemin. Le Seigneur ne nous abandonnera pas.
Source : vatican.va
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11ème jour : la chapelle du Sacré-Coeur
—- Adam —-
Et s’il fallait, pour renouveler notre être, repartir du plus ancien, du plus originel ? Retour à l’origine.
—- Samuel —-
« YHWH préfère l’écoute aux sacrifices » (Cf 1 Samuel 15,22)
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