« Tout homme peut expérimenter de manière unique la miséricorde, c’est-à-dire l’amour qui est plus fort que le péché. » (Jean-Paul II – Encyclique Dives in Misericordia).
Glissons nous dans cette prière de Sainte Faustine et faisons nôtre cette expérience où le Seigneur vient nous relever :
Exalte, ô mon âme, la miséricorde du Seigneur,
Réjouis-toi en lui, mon coeur entier,
Car tu es choisie par Lui
Pour propager la gloire de Sa miséricorde.
Heureuse l’âme, qui a fait confiance à Ta bonté,
Et s’est abandonnée complètement à Ta miséricorde,
Son âme est remplie de la paix de l’amour,
Tu la défends partout, comme Ton enfant.
Ô mon âme, qui que tu sois en ce monde,
Quand bien même tes péchés seraient noirs comme la nuit,
Ne crains pas Dieu, faible enfant,
Car grande est la puissance de la miséricorde divine.
Mercredi dernier nous avons réfléchi sur Jésus modèle de l’annonce, sur son cœur de pasteur toujours tendu vers les autres. Aujourd’hui, nous le regardons comme maître de l’annonce . Laissons-nous guider par l’épisode où Il prêche dans la synagogue de son village, Nazareth. Jésus lit un passage du prophète Isaïe (cf. 61, 1-2) et surprend ensuite tout le monde avec une «prédication» très courte, d’une seule phrase, une seule phrase. Et il dit: «Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Ecriture que vous venez d’entendre» (Lc 4, 21). Voilà la prédication de Jésus: «Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Ecriture que vous venez d’entendre». Cela signifie que pour Jésus, ce passage prophétique contient l’essentiel de ce qu’il veut dire de lui-même. Donc, chaque fois que nous parlons de Jésus, nous devons retrouver cette première annonce de sa part.
Voyons alors en quoi consiste cette première annonce. Cinq éléments essentiels peuvent être identifiés.
Le premier élément est la joie. Jésus proclame: «L’Esprit du Seigneur est sur moi; […] il m’a envoyé porter la joyeuse nouvelle aux pauvres» (v. 18), c’est-à-dire une annonce de bonheur, de joie. La joyeuse nouvelle: on ne peut pas parler de Jésus sans joie, car la foi est une merveilleuse histoire d’amour à partager. Témoigner de Jésus, faire quelque chose pour les autres en son nom, c’est dire entre les lignes de sa vie d’avoir reçu un don si beau que nulle parole ne peut l’exprimer. Au contraire, quand manque la joie, l’Evangile ne passe pas, parce qu’il est — la parole elle-même le dit — une bonne annonce, et Evangile veut dire bonne annonce, annonce de joie. Un chrétien triste peut parler de belles choses mais tout cela est vain si l’annonce qu’il transmet n’est pas joyeuse. Un penseur disait: «Un chrétien triste est un triste chrétien»: n’oublions pas cela.
Venons-en au deuxième aspect: la libération . Jésus dit qu’il a été envoyé «pour proclamer aux prisonniers la libération» (ibid.). Cela signifie que celui qui annonce Dieu ne peut pas faire de prosélytisme, non, ne peut pas faire pression sur les autres, mais les soulager: ne pas imposer de fardeaux, mais les décharger; apporter la paix, ne pas apporter la culpabilité. Bien sûr, suivre Jésus implique une ascèse, comporte des sacrifices; après tout, si toute bonne chose l’exige, encore plus la réalité décisive de la vie! Toutefois, celui qui témoigne du Christ montre la beauté de l’objectif, plutôt que la fatigue du chemin. Il nous sera déjà arrivé de raconter à quelqu’un un beau voyage que nous avons fait. Par exemple, nous aurons parlé de la beauté des lieux, de ce que nous avons vu et vécu, pas du temps pour s’y rendre et des files d’attente à l’aéroport, non! Ainsi, toute annonce digne du Rédempteur doit communiquer la libération. Comme celle de Jésus. Aujourd’hui, il y a la joie, parce que je suis venu libérer.
Troisième aspect: la lumière. Jésus dit qu’il est venu apporter «la vue aux aveugles» (ibid.). Il est frappant de constater que dans toute la Bible, avant le Christ, jamais la guérison d’un aveugle n’apparaît, jamais. Il s’agissait en effet d’un signe promis qui viendrait avec le Messie. Mais ici, il ne s’agit pas seulement de la vue physique, mais d’une lumière qui fait voir la vie d’une manière nouvelle. Il y a un «retour à la lumière», une renaissance qui ne se produit qu’avec Jésus. Si nous y réfléchissons, c’est ainsi que la vie chrétienne a commencé pour nous: avec le baptême, qui jadis était appelé précisément «illumination». Et quelle lumière Jésus nous apporte-t-il? Il nous apporte la lumière de la filiation : Il est le Fils bien-aimé du Père, vivant pour toujours; et avec Lui, nous sommes aussi des enfants de Dieu, aimés pour toujours, malgré nos fautes et nos défauts. Alors la vie n’est plus une avancée aveugle vers le néant, non: elle n’est pas une question de chance ou de destin, elle n’est pas quelque chose qui dépend du hasard ou des étoiles, ni même de la santé ou des finances, non. La vie dépend de l’amour, de l’amour du Père, qui prend soin de nous, ses enfants bien-aimés. Comme il est beau de partager cette lumière avec les autres! Avez-vous pensé que la vie de chacun de nous — ma vie, ta vie, notre vie — est un geste d’amour? Est une invitation à l’amour? C’est merveilleux! Mais souvent, nous oublions cela, face aux difficultés, face aux mauvaises nouvelles, et aussi face — et cela est triste — à la mondanité, à la façon mondaine de vivre.
Quatrième aspect de l’annonce: la guérison. Jésus dit être venu «libérer les opprimés» (ibid.). Les opprimés sont ceux qui se sentent écrasés dans la vie par quelque chose qui arrive: les maladies, les difficultés, les fardeaux du cœur, la culpabilité, les erreurs, les vices, les péchés…
Opprimés par cela: pensons par exemple aux sentiments de culpabilité. Combien d’entre nous souffrent de cela? Pensons un peu à un sentiment de culpabilité vis-à-vis de cela, de cette autre chose… Ce qui nous opprime, par-dessus tout, c’est précisément ce mal même qu’aucun médicament ou remède humain ne peut guérir: le péché. Et si quelqu’un a un sentiment de culpabilité pour quelque chose qu’il a fait; et qu’il se sent mal.. Mais la bonne nouvelle est qu’avec Jésus, ce mal ancien, le péché, qui semble invincible, n’a plus le dernier mot. Je peux pécher parce que je suis faible. Chacun de nous peut le faire, mais cela n’est pas le dernier mot. Le dernier mot est la main tendue de Jésus qui te relève du péché. Et, combien de fois fait-il cela? Une fois? Non. Deux? Non. Trois? Non. Toujours. Chaque fois que tu ne vas pas bien, le Seigneur tend toujours la main. Il suffit de s’agripper et de se laisser porter. La bonne nouvelle est qu’avec Jésus, ce mal ancien n’a plus le dernier mot: le dernier mot est la main tendue de Jésus qui te fait avancer. Jésus nous guérit toujours du péché. Et combien dois-je payer pour la guérison? Rien. Il nous guérit toujours et gratuitement. Il invite tous ceux qui sont «fatigués et opprimés» — il le dit dans l’Evangile — il invite à venir à Lui (cf. Mt 11, 28). Ainsi, accompagner quelqu’un à la rencontre de Jésus, c’est l’amener chez le médecin du cœur, qui soulage sa vie. C’est dire: «Frère, sœur, je n’ai pas de réponses à tant de tes problèmes, mais Jésus te connaît, Jésus t’aime, il peut te guérir et rasséréner ton cœur». Celui qui porte des fardeaux a besoin d’une caresse sur son passé. Tant de fois nous entendons: «Mais j’aurais besoin de guérir mon passé… J’ai besoin d’une caresse sur ce passé qui me pèse tant…». Il a besoin de pardon. Et ceux qui croient en Jésus ont précisément cela à donner aux autres: la force du pardon de Dieu, qui li-bère l’âme de toute dette. Frères, sœurs, n’oublions pas: Dieu oublie tout. Comment cela se fait-il? Oui, il oublie tous nos péchés, il ne s’en souvient pas. Dieu pardonne tout parce qu’il oublie nos péchés. Il suffit de s’approcher du Seigneur et il nous pardonne tout. Pensez à quelque chose de l’Evangile, à celui qui a commencé à parler: «Seigneur, j’ai péché!». Ce fils… Et le père lui met la main devant la bouche. «Non, cela va bien, rien…». Il ne le laisse pas finir… Et cela est beau. Jésus nous attend pour nous pardonner, pour nous guérir. Et combien? Une fois? Deux fois? Non. Toujours. «Mais -père, je fais toujours les mêmes choses…» Et lui aussi fera toujours les mêmes choses: te pardonner, t’embrasser. S’il vous plaît, ayons confiance en cela. C’est ainsi que nous aime le Seigneur. Que celui qui porte des poids et a besoin d’une caresse sur le passé, qui a besoin de pardon, qu’il sache que Jésus le fait. Et c’est cela que donne Jésus: libérer l’âme de toute dette. Dans la Bible, on parle d’une année au cours de laquelle on était libéré du fardeau des dettes: le Jubilé, l’année de grâce. Comme si c’était le dernier point de l’annonce.
Jésus dit en effet être venu «proclamer l’année de grâce du Seigneur» (Lc 4, 19). Ce n’était pas un jubilé planifié, comme ceux que nous faisons à présent, où tout est programmé et on pense à comment faire et ne pas faire… non. Mais avec le Christ, la grâce qui rend la vie nouvelle arrive toujours et émerveille toujours. Le Christ est le jubilé de tous les jours, de toute heure, il s’approche de toi pour te caresser, te pardonner. Et l’annonce de Jésus doit toujours apporter l’émerveillement de la grâce .
Cet émerveillement… «Je ne peux pas y croire, j’ai été pardonné, j’ai été pardonnée». Mais notre Dieu est si grand! Car ce n’est pas nous qui faisons de grandes choses, mais c’est la grâce du Seigneur qui, également à travers nous, accomplit des choses imprévisibles. Et ce sont les surprises de Dieu. Dieu est un maître des surprises. Il nous surprend toujours, il nous attend toujours. Nous arrivons, et Lui attend. Toujours. L’Evangile s’accompagne d’un sentiment d’émerveillement et de nouveauté qui a un nom: Jésus.
Qu’il nous aide à le proclamer comme il le souhaite, en communiquant joie, libération, lumière, guérison et émerveillement. C’est ainsi que l’on communique Jésus.
Une dernière chose: cette joyeuse annonce , dont parle l’Evangile, est adressée «aux pauvres» (v. 18). Nous les oublions souvent, pourtant ce sont les destinataires explicitement mentionnés, car ils sont les bien-aimés de Dieu. Souvenons-nous d’eux, et souvenons-nous que, pour accueillir le Seigneur, chacun de nous doit se faire «pauvre intérieurement».
Avec cette pauvreté qui fait dire… «Seigneur, j’ai besoin de pardon, j’ai besoin d’aide, j’ai besoin de force». Cette pauvreté que nous avons tous: se faire pauvre à l’intérieur. Il s’agit de vaincre toute prétention à l’autosuffisance pour se reconnaître comme ayant besoin de la grâce, ayant toujours besoin de Lui. Si quelqu’un me dit: Père, mais quel est le chemin le plus bref pour rencontrer Jésus? Aie besoin. Aie besoin de grâce, aie besoin de pardon, aie besoin de joie. Et il s’approchera de toi.
Mercredi 25 janvier 2023
Source : vatican.va
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Dans la Bible, une bénédiction est d’abord un acte de Dieu. Dieu veut le bien pour l’homme. Cette bénédiction s’enracine dans la Genèse, où la Création bonne est faite pour le bien de l’homme.
Lorsqu’à son tour l’Eglise bénit, elle affirme la présence de Dieu, déjà à l’œuvre, dans la vie d’une personne. Ainsi, elle l’aide à prendre conscience de la place de Dieu dans sa vie. C’est dans l’eucharistie que se développe pleinement la bénédiction car c’est dans l’eucharistie que se rencontrent, au plus haut point, l’œuvre de Dieu et la réponse de son Peuple.
Tout de l’homme intéresse Dieu ! En acceptant de se laisser bénir dans toutes les dimensions de sa vie, celui qui est béni apprend à reconnaître la présence aimante de Dieu. A son exemple, il saura lui aussi dire du bien de ses frères : les réconfortant, les valorisant, les conduisant à voir eux aussi la présence de Dieu dans leur quotidien, etc.
On dit souvent qu’il est meilleur de laisser une personne faire un bien plutôt que de le faire soi-même. Pourquoi ? Parce que la plus belle des charités est de donner à l’autre occasion de la pratiquer. Aimer une personne c’est lui révéler sa beauté ; beauté qui est intrinsèquement lié au don de soi. En lui donnant l’occasion ou en la mettant en situation de se donner, on lui donne de réaliser qu’elle est un don de Dieu pour les autres et d’accomplir pleinement sa vocation. Sainte Thérèse disait ainsi : « Aimer c’est tout donner et se donner soi-même ! »
Chers frères et sœurs, bienvenus, bonjour !
Nous voici devant les reliques de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, patronne universelle des missions. Il est beau que cela se produise durant le moment de notre réflexion sur la passion pour l’évangélisation, sur le zèle apostolique. Aujourd’hui, donc, laissons-nous aider par le témoignage de Sainte Thérèse. Elle est née il y a 150 ans et, à l’occasion de cet anniversaire, j’ai l’intention de lui dédier une Lettre Apostolique.
Elle est la patronne des missions, bien qu’elle ne soit jamais partie en mission : comment explique-t-on cela ? Elle était carmélite et sa vie fut marquée par la petitesse et la faiblesse : elle se définissait elle-même comme « un petit grain de sable ». De santé fragile, elle mourut à l’âge de 24 ans seulement. Mais si son corps était infirme, son cœur était vibrant, était missionnaire. Dans son « diaire », elle raconte qu’être missionnaire était son désir et qu’elle voulait l’être non seulement pour quelques années, mais pour le reste de sa vie, voire jusqu’à la fin du monde. Thérèse fut la « sœur spirituelle » de plusieurs missionnaires : depuis le monastère, elle les accompagnait par ses lettres, ses prières et en offrant pour eux des sacrifices continuels. Sans en avoir l’air, elle intercédait pour les missions, cachée comme un moteur qui donne au véhicule la force pour avancer. Cependant, elle fut souvent incomprise par ses sœurs moniales : elle reçut d’elles « plus d’épines que de roses », mais elle accepta tout avec amour, avec patience, offrant, en même temps que sa maladie, les jugements et les incompréhensions. Et elle le fit avec joie, et elle le fit pour les besoins de l’Église, afin que, comme elle disait, se répandent « des roses sur tous », en particulier sur les plus éloignés.
Mais maintenant, je me demande, nous pouvons nous demander, d’où lui viennent ce zèle, cette force missionnaire et cette joie d’intercéder ? Deux épisodes survenus avant l’entrée de Thérèse au monastère nous aident à le comprendre. Le premier concerne le jour qui changea sa vie – un jour lui a changé la vie -, Noël 1886, où Dieu opère un miracle dans son cœur. Thérèse aura bientôt 14 ans. En tant que benjamine, elle est choyée par tout le monde à la maison mais non pas mal éduquée. Au retour de la messe de minuit, son père, très fatigué, n’a pas envie d’assister à l’ouverture des cadeaux de sa fille et dit : « Dieu merci, c’est la dernière année ! », parce qu’à l’âge de 15 ans, on ne le faisait déjà plus. Thérèse, de nature très sensible et prompte aux larmes, en fut blessée, monta dans sa chambre et pleura. Mais elle réprima rapidement ses larmes, redescendit et, pleine de joie, ce fut elle qui réjouit ainsi son père. Que s’est-il donc passé ? Cette nuit-là, alors que Jésus s’était fait faible par amour, elle était devenue forte dans son âme – un vrai miracle : en quelques instants, elle était sortie de la prison de son égoïsme et de son apitoiement sur elle-même et elle commença à sentir que « la charité entrait dans son cœur- c’est ce qu’elle dit-, avec le besoin de s’oublier elle-même » (cf. Manuscrit A, 133-134). Dès lors, elle oriente son zèle vers les autres, pour qu’ils trouvent Dieu, et au lieu de chercher des consolations pour elle-même, elle se donne pour tâche de « consoler Jésus, [de] le faire aimer des âmes », car – note Thérèse – « Jésus est malade d’amour et […] la maladie de l’amour ne peut être guérie que par l’amour » (Lettre à Marie Guérin, juillet 1890). Voilà donc son objectif quotidien : « faire aimer Jésus » (Lettre à Céline, 15 octobre 1889), intercéder pour que les autres puissent l’aimer. Elle écrit : « Je voudrais sauver les âmes et m’oublier pour elles : je voudrais les sauver même après ma mort » (Lettre à l’abbé Roullan, 19 mars 1897). Plusieurs fois, elle dira : « Je passerai mon ciel à faire du bien sur la terre ». C’est le premier épisode qui a changé sa vie à l’âge de 14 ans.
Et son zèle était surtout dirigé vers les pécheurs, vers les « éloignés ». C’est ce que révèle le second épisode. C’est intéressant : Thérèse apprend l’existence d’un criminel condamné à mort pour des crimes horribles, il se nommait Enrico Pranzini – elle écrit le nom : reconnu coupable du meurtre brutal de trois personnes, il est destiné à la guillotine, mais ne veut pas recevoir les réconforts de la foi. Thérèse le prend à cœur et fait tout ce qu’elle peut : elle prie de toutes les manières pour sa conversion, afin que celui qu’elle appelle avec une compassion fraternelle « le pauvre Pranzini » ait un petit signe de repentir et fasse place à la miséricorde de Dieu, en qui Thérèse voue une confiance aveugle. L’exécution a lieu. Le lendemain, Teresa lit dans le journal que Pranzini, juste avant de poser sa tête sur l’échafaud, « soudain, saisi d’une inspiration subite, se retourne, saisit un Crucifix que le prêtre lui présentait et baise trois fois les plaies saintes » de Jésus. La sainte commente : « Alors son âme alla recevoir la sentence miséricordieuse de Celui qui a déclaré qu’au Ciel il y a plus de joie pour un seul pécheur qui fait pénitence que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de pénitence ! » (Manuscrit A, 135).
Frères et sœurs, voilà la force de l’intercession mue par la charité, voilà le moteur de la mission. Les missionnaires, en effet, dont Thérèse est la patronne, ne sont pas seulement ceux qui parcourent de longues distances, apprennent de nouvelles langues, font de bonnes œuvres et sont doués pour l’annonce ; non, missionnaire l’est aussi celui qui vit, là où il se trouve, comme instrument de l’amour de Dieu ; c’est celui qui fait tout pour que, par son témoignage, sa prière, son intercession, Jésus soit manifesté. Et c’est le zèle apostolique qui, rappelons-le toujours, ne procède jamais par prosélytisme – jamais ! – ou par contrainte– jamais ! -, mais par attraction : la foi nait par attraction, on ne devient pas chrétien parce qu’on y est forcé par quelqu’un, non, mais parce qu’on est touché par l’amour. Avant tant de moyens, de méthodes et de structures, qui parfois détournent de l’essentiel, l’Église a surtout besoin de cœurs comme celui de Thérèse, de cœurs qui attirent à l’amour et rapprochent de Dieu. Et demandons à la sainte – nous avons les reliques ici – demandons à la sainte la grâce de surmonter notre égoïsme et demandons la passion d’intercéder, d’intercéder pour que cet attrait soit plus grand chez les gens et pour que Jésus soit connu et aimé.
Source : vatican.va
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Le voilà le véritable réveil : dans son amour fou Dieu ne veut pas que nous restions endormis, captifs du mal et des ténèbres. Il a envoyé son propre fils prendre par la main, réveiller tous ceux qui étaient perdus, anesthésiés ou engourdis par le péché. « Réveille en toi le don de Dieu » renchérit le disciple Timothée !
« Je te l’ordonne: Eveille-toi, ô toi qui dors, je ne t’ai pas créé pour que tu demeures captif du séjour des morts. Relève toi d’entre les morts : moi, je suis la vie des morts. Lève-toi, œuvre de mes mains ; lève-toi, mon semblable qui as été créé à mon image. Eveille-toi, sortons d’ici. Car tu es en moi, et moi en toi, nous sommes une seule personne indivisible. » |
La première mission et la première joie de tout Chrétien, c’est peut-être découvrir l’appel le plus profond de Dieu en nous, cet appel à la vie, à la joie, au débordement de soi-même. Par cette prise de conscience d’être le bien aimé, l’attendu, je me fais missionnaire de ce chemin de vie que Dieu souhaite me faire vivre. En le choisissant, je suis missionnaire de cette joie première même au milieu des vicissitudes.
Abraham
L’appel -2 –
Cette vidéo fait partie du parcours « Héritiers du Sacré-Coeur »
Moïse
« La mer rouge »
Cette vidéo fait partie du parcours « Héritiers du Sacré-Coeur »
Un grand merci d’avoir suivi ce parcours avec fidélité.
Nous vous souhaitons un très joyeux Noël.
« Le parfait ami… » vie de St Claude
Episode 2 : L’enfance et la famille
Chers frères et sœurs, bonjour !
Au nombre des témoins de la passion pour l’annonce de l’Évangile, ces évangélisateurs passionnés, aujourd’hui je présente la figure d’une femme française du XXe siècle, la vénérable servante de Dieu Madeleine Delbrêl. Née en 1904 et décédée en 1964, elle a été assistante sociale, écrivaine et mystique, elle a vécu pendant plus de trente ans dans les banlieues pauvres et ouvrières de Paris. Eblouie par sa rencontre avec le Seigneur, elle écrit : « Quand nous avons connu la parole de Dieu, nous n’avons pas le droit de ne pas la recevoir ; quand nous l’avons reçue, nous n’avons pas le droit de ne pas la laisser s’incarner en nous ; quand elle s’est incarnée en nous, nous n’avons pas le droit de la garder pour nous : dès lors, nous appartenons à ceux qui l’attendent » (La santità della gente comune, Milan 2020, 71). Beau : beau ce qu’elle écrit…
Après une adolescence vécue dans l’agnosticisme, – elle ne croyait en rien – à vingt ans environ Madeleine rencontre le Seigneur, frappée par le témoignage d’amis croyants. Elle se met alors à la recherche de Dieu, laissant s’exprimer une soif profonde qu’elle ressentait en elle, et comprend que le « vide qui criait dans son angoisse » c’était Dieu qui la cherchait (Abbagliata da Dio. Corrispondenza 1910-1941, Milan 2007, 96). La joie de la foi l’a conduite à mûrir un choix de vie entièrement donnée à Dieu, au cœur de l’Église et au cœur du monde, partageant simplement en fraternité la vie des « gens de la rue ». Poétiquement elle s’’adressait à Jésus, ainsi : « Pour être avec Toi sur Ton chemin, nous devons partir, même quand notre paresse nous supplie de rester. Tu nous as choisis pour être dans un équilibre étrange, un équilibre qui ne peut s’établir et se maintenir que dans le mouvement, que dans l’élan. Un peu comme une bicyclette, qui ne peut tenir debout sans rouler […] Nous ne pouvons tenir debout qu’en avançant, en se déplaçant, dans un élan de charité ». C’est ce qu’elle appelle la « spiritualité de la bicyclette » (Umorismo nell’Amore. Meditazioni e poesie, Milano 2011, 56). Ce n’est qu’en se mettant en route, en marchant que nous vivons dans l’équilibre de la foi, qui est un déséquilibre, mais c’est comme ça : comme la bicyclette. Si tu t’arrêtes, elle ne tient pas.
Madeleine avait le cœur constamment en éveil et se laisse interpeller par le cri des pauvres. Elle comprenait que le Dieu vivant de l’Évangile devait brûler en nous jusqu’à ce que nous ayons porté son nom à ceux qui ne l’ont pas encore trouvé. Dans cet esprit, tournée vers l’agitation du monde et le cri des pauvres, Madeleine se sent appelée à « vivre entièrement et à la lettre l’amour de Jésus, depuis l’huile du Bon Samaritain jusqu’au vinaigre du Calvaire, lui rendant ainsi amour pour amour […] afin qu’en l’aimant sans réserve et en se laissant aimer jusqu’au bout, les deux grands commandements de la charité s’incarnent en nous et n’en fassent plus qu’un » (La vocation de la charité, 1, Œuvres complètes XIII, Bruyères-le-Châtel, 138-139).
Enfin, Madeleine Delbrêl nous enseigne encore une chose : qu’en évangélisant, on est évangélisés : en évangélisant, nous sommes évangélisés. C’est pourquoi elle disait, en écho à saint Paul : » malheur à moi si l’évangélisation ne m’évangélise pas « . En évangélisant, on s’évangélise soi-même. Et c’est une belle doctrine.
En contemplant cette femme témoin de l’Evangile, nous apprenons nous aussi que dans toute situation et circonstance personnelle ou sociale de notre vie, le Seigneur est présent et nous appelle à habiter notre temps, à partager la vie des autres, à nous mêler aux joies et aux tristesses du monde. En particulier, elle nous enseigne que même les milieux sécularisés peuvent aider pour la conversion, parce que le contact avec les non-croyants provoque le croyant à une révision continuelle de sa manière de croire et à redécouvrir la foi dans son essentialité (cf. Noi delle strade, Milan 1988, 268 ss).
Que Madeleine Delbrêl nous apprenne à vivre cette foi “in moto” – » en mouvement « , disons, cette foi féconde qui fait de tout acte de foi un acte de charité dans l’annonce de l’Évangile. Je vous remercie.
Source : vatican.va
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Chers frères et sœurs,
Après avoir vu la dernière fois que l’annonce chrétienne est joie, nous nous arrêtons aujourd’hui sur un second aspect : c’est pour tous, l’annonce chrétienne est joie pour tous. Quand nous rencontrons vraiment le Seigneur Jésus, l’émerveillement de cette rencontre envahit notre vie et demande à être porté au-delà de nous. C’est ce qu’Il veut, que son Évangile soit pour tous. En lui en effet, existe une « force humanisante », une plénitude de vie qui est destinée à tout homme et à toute femme, car pour tous Christ est né, est mort, est ressuscité. Pour tous : personne n’est exclu.
Dans Evangelii gaudium, on peut lire : « Tous ont le droit de recevoir l’Évangile. Les chrétiens ont le devoir de l’annoncer sans exclure personne, non pas comme quelqu’un qui impose un nouveau devoir, mais bien comme quelqu’un qui partage une joie, qui indique un bel horizon, qui offre un banquet désirable. L’Église ne grandit pas par prosélytisme, mais « par attraction » » (n. 14). Frères, sœurs, considérons-nous au service de la destination universelle de l’Évangile, c’est pour tous ; et distinguons-nous par notre capacité à sortir de nous-mêmes, – une annonce pour être une vraie annonce doit sortir de l’égoïsme même – et avoir aussi la capacité – de dépasser toutes les frontières. Les chrétiens se rassemblent sur le parvis plus que dans la sacristie, et vont « sur les places et dans les rues de la ville » (Lc 14,21). Ils doivent être ouverts et expansifs, les chrétiens doivent être « extravertis », et ce caractère leur vient de Jésus, qui a fait de sa présence dans le monde un déplacement continuel, visant à aller à la rencontre de tous, apprenant même de certaines de ses rencontres.
Dans ce sens, l’Évangile rapporte la surprenante rencontre de Jésus avec une femme étrangère, une Cananéenne qui le supplie de guérir sa fille malade (cf. Mt 15, 21-28). Jésus refuse en disant qu’il n’a été envoyé qu’ « aux brebis perdues de la maison d’Israël » et qu’ « il n’est pas bon de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens » (v. 24.26). Mais la femme, avec l’insistance typique des gens simples, répliqua que même « les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres » (v. 27). Jésus en reste impressionné et lui dit : « Femme, grande est ta foi, que tout se passe pour toi comme tu le veux ! » (v. 28). Cette rencontre avec cette femme a quelque chose d’unique. Non seulement quelqu’un fait changer d’avis à Jésus, et c’est une femme, étrangère et païenne, mais le Seigneur lui-même y trouve la confirmation que sa prédication ne doit pas se limiter au peuple auquel il appartient, mais s’ouvrir à tous.
La Bible nous montre que lorsque Dieu appelle une personne et conclut une alliance avec elle, le critère est toujours le suivant : il élit quelqu’un pour en atteindre d’autres, ceci est le critère de Dieu, de l’appel de Dieu Tous les amis du Seigneur ont fait l’expérience de la beauté, mais aussi de la responsabilité et du poids d’avoir été « choisis » par Lui. Et tous ont éprouvé le découragement face à leurs propres faiblesses ou la perte de leurs sécurités. Mais la tentation peut-être plus grande est celle de considérer l’appel reçu comme un privilège, s’il vous plait non, l’appel n’est pas un privilège, jamais. Nous ne pouvons pas dire que nous sommes privilégiés par rapport aux autres, non. L’appel est pour un service. Et Dieu choisit un pour aimer tous, pour arriver à tous.
Aussi pour prévenir la tentation d’identifier le christianisme avec une culture, avec une ethnie, avec un système. Mais de cette façon, il perd sa nature vraiment catholique, c’est-à-dire pour tous, universelle : il ne s’agit pas d’un petit groupe d’élus de première classe. Ne l’oublions pas : Dieu choisit quelqu’un pour aimer tous. Cet horizon de l’universalité. L’Évangile n’est pas seulement pour moi, il est pour tous, ne l’oublions pas. Merci.
Source : vatican.va
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Audience du mercredi 4 mai
Série de catéchèses du pape François sur la vieillesse
8. Eléazar, la cohérence de la foi, héritage de l’honneur
Jour 9 en audio
Retrouvez les grandes figures de l’histoire de l’Église au fil des siècles et leurs liens au Sacré-Cœur. Ce dernier est bien plus vaste que ce que nous en percevons : Il habite votre cœur et Il a habité le cœur de bien des Saints auparavant !
Retrouvez les grandes figures de l’histoire de l’Église au fil des siècles et leurs liens au Sacré-Cœur. Ce dernier est bien plus vaste que ce que nous en percevons : Il habite votre cœur et Il a habité le cœur de bien des Saints auparavant !
Retrouvez les grandes figures de l’histoire de l’Église au fil des siècles et leurs liens au Sacré-Cœur. Ce dernier est bien plus vaste que ce que nous en percevons : Il habite votre cœur et Il a habité le cœur de bien des Saints auparavant !
Catéchèse sur le discernement
5. Les éléments du discernement. Le désir
Chers frères et sœurs, bonjour !
Dans ces catéchèses sur le discernement, nous sommes en train de passer en revue les éléments du discernement. Après la prière, un élément et la connaissance de soi, un autre élément, c’est-à-dire prier et se connaître soi-même, je voudrais aujourd’hui parler d’un autre « ingrédient » pour ainsi dire indispensable : je voudrais aujourd’hui parler du désir. En effet, le discernement est une forme de recherche, et la recherche naît toujours de quelque chose qui nous manque mais que nous connaissons d’une manière ou l’autre, nous avons le flair.
De quelle nature est cette connaissance ? Les maîtres spirituels la désignent par le terme de « désir » qui, à la base, est une nostalgie de plénitude qui ne trouve jamais son plein accomplissement, et est le signe de la présence de Dieu en nous. Le désir n’est pas l’envie du moment, non. Le mot italien vient d’un très beau terme latin, C’est curieux : de-sidus, littéralement » l’absence de l’étoile « , le désir est une absence de l’étoile, l’absence du point de référence qui oriente le chemin de la vie ; il évoque une souffrance, un manque, et en même temps une tension pour atteindre le bien qui nous manque. Le désir est alors la boussole qui permet de comprendre où j’en suis et où je vais, ou plutôt c’est la boussole qui me permet de savoir si je suis arrêté ou si je suis en train de marcher, une personne qui ne désire jamais est une personne immobile, peut-être malade, presque morte. C’est la boussole qui me permet de savoir si je suis en train d’avancer ou si je suis immobile. Et comment est-ce possible de le reconnaître ?
Pensons. Un désir authentique sait toucher en profondeur les cordes de notre être, c’est pourquoi il ne s’éteint pas face aux difficultés ou aux revers. C’est comme lorsque nous avons soif : si nous ne trouvons rien à boire, nous ne renonçons pas, au contraire, la quête occupe de plus en plus nos pensées et nos actions, jusqu’à ce que nous soyons prêts à faire n’importe quel sacrifice pour l’étancher, presque obsédés. Les obstacles et les échecs n’étouffent pas le désir, non, au contraire, ils le rendent encore plus vif en nous.
A la différence de l’envie ou de l’émotion du moment, le désir dure dans le temps, même longtemps, et tend à se réaliser. Si, par exemple, un jeune homme souhaite devenir médecin, il devra s’engager dans un cursus d’études et de travail qui occupera quelques années de sa vie et, par conséquent, il devra fixer des limites, dire « non », dire des « non », tout d’abord à d’autres cursus d’études, mais aussi à d’éventuelles diversions et distractions, surtout pendant les moments d’étude les plus intenses. Cependant, le désir de donner une orientation à sa vie et d’atteindre cet objectif- devenir médecin était l’exemple- lui permet de surmonter ces difficultés. Le désir te rend fort, il te rend courageux, il te fait avancer toujours parce que tu veux y arriver : « Je désire cela ».
En effet, une valeur devient belle et plus facilement réalisable lorsqu’elle est attrayante. Comme l’a dit quelqu’un, « plus important que d’être bon, il faut avoir le désir de devenir bon ». Etre bon est une chose attrayante, nous voulons tous être bons, mais avons-nous la volonté de devenir bons ?
C’est frappant de constater que Jésus, avant d’accomplir un miracle, interroge souvent la personne sur son désir : » Veux-tu être guéri ? » Et parfois cette question semble déplacée, mais ça se voit qu’elle est malade ! Non…. Par exemple, lorsqu’il rencontre le paralytique à la piscine de Bethzatha, qui était là depuis de nombreuses années et qui n’a jamais pu saisir le bon moment pour entrer dans l’eau. Jésus lui demande : » Veux-tu être guéri ? » (Jn 5, 6). Mais. Comment ? En fait, la réponse du paralytique révèle une série d’étranges résistances à la guérison, qui ne concernent pas que lui. La question de Jésus était une invitation à faire la clarté dans son cœur, pour accueillir un possible saut qualitatif : ne plus penser à lui-même et à sa vie » comme un paralytique « , porté par d’autres. Mais l’homme sur le brancard ne semble pas si convaincu. En dialoguant avec le Seigneur, nous apprenons à comprendre ce que nous voulons vraiment dans notre vie. Ce paralytique est l’exemple typique des gens qui disent : « Oui, oui, je veux, je veux » mais je ne veux pas, je ne veux pas, je ne fais rien. Le vouloir faire devient une illusion et on ne fait pas le pas pour le réaliser. Ces gens qui veulent et ne veulent pas. C’est mauvais ça et ce malade 38 ans là, mais toujours avec les lamentations : « Non, tu sais Seigneur mais tu sais quand les eaux bougent – c’est le moment du miracle – tu sais, quelqu’un de plus fort que moi vient, entre et moi j’arrive en retard », et il se lamente et se lamente. Mais attention, les lamentations sont un poison, un poison pour l’âme, un poison pour la vie car elles ne font pas grandir le désir de continuer. Méfiez-vous des lamentations. Quand on se lamente dans la famille, les époux se lamentent, ils se lamentent les uns des autres, les enfants de papa ou les prêtres de l’évêque ou les évêques de tant d’autres choses… Non, si vous vous trouvez dans la lamentation, faites attention, c’est presque un péché, parce que cela ne laisse pas grandir le désir.
Souvent, c’est précisément le désir qui fait la différence entre un projet réussi, cohérent et durable, et les milliers de velléités et de bonnes intentions avec lesquels, comme on dit, « l’enfer est pavé » : « Oui, je voudrais, je voudrais, je voudrais… » mais tu ne fais rien. L’époque où nous vivons semble favoriser une liberté de choix maximale, mais en même temps elle atrophie le désir, tu veux te satisfaire continuellement, le plus souvent réduit à l’envie du moment. Et nous devons faire attention à ne pas atrophier le désir. Nous sommes bombardés par mille propositions, projets, possibilités, qui risquent de nous distraire et de ne pas nous permettre d’évaluer calmement ce que nous voulons vraiment. Tant de fois, tant de fois, nous trouvons des gens, pensons aux jeunes par exemple, avec leur téléphone portable en main et ils cherchent, ils regardent… « Mais est-ce que tu t’arrêtes pour réfléchir ? ». – « Non. » Toujours extraverti, vers l’autre. Le désir ne peut pas croître ainsi, tu vis l’instant, rassasié à l’instant et le désir ne croît pas.
Beaucoup de personnes souffrent parce qu’elles ne savent pas ce qu’elles veulent de leur propre vie, beaucoup ! elles n’ont probablement jamais pris contact avec leur désir le plus profond, elles n’ont jamais su : « Que veux-tu de ta vie ? » – « Je ne sais pas. ». D’où le risque de passer son existence entre des tentatives et des expédients de toutes sortes, sans jamais arriver à rien, et en gaspillant de précieuses opportunités. Ainsi, certains changements, bien que souhaités en théorie, ne sont jamais mis en œuvre quand se présente l’occasion, il manque le désir fort de réaliser quelque chose.
Si le Seigneur s’adressait à nous aujourd’hui, par exemple, à l’un d’entre nous, la question qu’il a posée à l’aveugle de Jéricho : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » (Mc 10,51), – pensons-y, le Seigneur demande à chacun d’entre nous aujourd’hui : « que veux-tu que je fasse pour toi ? » -, que répondrions-nous ? Peut-être pourrions-nous enfin lui demander de nous aider à connaître le profond désir de Lui, que Dieu lui-même a placé dans notre cœur : « Seigneur que je connaisse mes désirs, que je sois une femme, un homme de grands désirs » peut-être le Seigneur nous donnera-t-il la force de le réaliser. C’est une grâce immense, à la base de toutes les autres : permettre au Seigneur, comme dans l’Évangile, de faire des miracles pour nous : « Donne-nous le désir et fais-le grandir, Seigneur ».
Car Lui aussi a un grand désir pour nous : nous rendre participants de sa plénitude de vie. Merci.
Je salue cordialement les pèlerins de langue française, particulièrement les servants du diocèse de Bâle ; les pèlerins du diocèse de Versailles et la paroisse Notre-Dame-de-Chine de Paris.
Frères et sœurs, aujourd’hui nous avons en nous ce désir fort d’une civilisation de paix, d’amour, de réconciliation et d’harmonie. Que le Seigneur nous rende participants de sa plénitude de vie avec nos aspirations les plus profondes, pour une humanité plus belle et pacifiée.
Que Dieu vous bénisse !
APPEL
En ces jours, mon cœur est toujours tourné vers le peuple ukrainien, en particulier vers les habitants des lieux sur lesquels se sont acharnés les bombardements. Je porte en moi leur douleur et, par l’intercession de la Sainte Mère de Dieu, je la présente au Seigneur dans la prière. Il entend toujours le cri des pauvres qui l’invoquent : que son Esprit transforme le cœur de ceux qui tiennent entre leurs mains les sorts de la guerre, afin que cesse l’ouragan de la violence et que puisse se reconstruire une coexistence pacifique dans la justice.
Source : vatican.va
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Louange du vendredi 21 octobre
SAINT CLAUDE LA COLOMBIERE
(1641-1682)
Apôtre du Cœur de Jésus et apôtre de la confiance, celui qui aide Marguerite-Marie à accueillir les révélations du Cœur de Jésus nous encourage à faire notre cette attitude d’humilité, espérant tout du Cœur de Jésus :
« Sacré Cœur de Jésus,
Apprenez-moi le parfait oubli de moi-même, puisque c’est la seule voie par où l’on peut entrer en vous.
Puisque tout ce que je ferai à l’avenir sera à vous, faites en sorte que je ne fasse rien qui ne soit digne de vous ; enseignez-moi ce que je dois faire pour parvenir à la pureté de votre amour, duquel vous m’avez inspiré le désir.
Je sens en moi une grande volonté de vous plaire, et une plus grande impuissance d’en venir à bout sans une lumière et un secours très particuliers que je ne puis attendre que de vous.
Faites en moi votre volonté, Seigneur ; je m’y oppose, je le sens bien, mais je voudrais bien ne pas m’y opposer : c’est à vous à tout faire, divin Cœur de Jésus-Christ, vous seul aurez toute la gloire de ma sanctification, si je me fais saint ; cela me paraît plus clair que le jour ; mais ce sera pour vous une grande gloire, et c’est pour cela seulement que je veux désirer la perfection.
Ainsi soit-il. »
Catéchèse sur le discernement
7. L’objet du discernement. La désolation
Le discernement, nous l’avons vu dans les catéchèses précédentes, n’est pas principalement une procédure logique; il concerne les actions, et les actions ont aussi une connotation affective, qui doit être reconnue, parce que Dieu parle au cœur. Voyons alors la première modalité affective, objet du discernement, c’est-à-dire la désolation. De quoi s’agit-il ?
La désolation a été définie ainsi: «Les ténèbres et le trouble de l’âme, l’inclination aux choses basses et terrestres, les diverses agitations et tentations qui la portent à la défiance, et la laissent sans espérance et sans amour, triste, tiède, paresseuse, et comme séparée de son Créateur et Seigneur». (Saint Ignace de Loyola, Exercices spirituels, 317). Nous en avons tous fait l’expérience. Je crois que d’une façon ou d’une autre, nous avons fait l’expérience de cela, de la désolation. Le problème est comment pouvoir la lire, car elle aussi a quelque chose d’important à nous dire, et si nous sommes pressés de nous en débarrasser, nous risquons de la perdre.
Personne ne voudrait être désolé, triste: cela est vrai. Nous voudrions tous une vie toujours joyeuse, légère et épanouie. Pourtant cela, en plus d’être impossible — car ce n’est pas possible —, ne serait pas bon pour nous non plus. En fait, le changement d’une vie orientée vers le vice peut commencer d’une situation de tristesse, de remords pour ce que l’on a fait. L’étymologie de ce mot, «remords», est très belle: le remords de la conscience, nous connaissons tous cela. Remords: littéralement, c’est la conscience qui mord, qui ne laisse pas en paix. Alessandro Manzoni, dans Les fiancés, nous a donné une merveilleuse description du remords comme occasion de changer de vie. Il s’agit du célèbre dialogue entre le cardinal Federico Borromeo et l’Innomé, qui, après une nuit terrible, se présente détruit par le cardinal, qui s’adresse à lui à travers des paroles surprenantes: «“Vous avez une bonne nouvelle à me donner, et vous me la faites désirer si longtemps?”. “Une bonne nouvelle, moi?” — répondit l’autre. “J’ai l’enfer dans mon âme” […]. Dites vous-même, si vous le savez, quelle est cette bonne nouvelle». “Que Dieu a touché votre cœur et veut que vous soyez à lui, répondit avec calme le cardinal». (chap. XXIII). Dieu touche le cœur et quelque chose monte en toi, la tristesse, le remords de quelque chose, et c’est une invitation à commencer un chemin. L’homme de Dieu sait observer en profondeur ce qui bouge dans le cœur.
Il est important d’apprendre à lire la tristesse. Nous savons tous ce qu’est la tristesse: tous. Mais savons-nous la lire? Savons-nous comprendre ce que cela signifie pour moi, cette tristesse d’aujourd’hui? A notre époque, elle est — la tristesse — considérée le plus souvent de manière négative, comme un mal à fuir à tout prix, alors qu’elle peut être un signal d’alarme indispensable à la vie, nous invitant à ex-plorer des paysages plus riches et plus fertiles que la fugacité et l’évasion ne permettent pas. Saint Thomas définit la tristesse comme une douleur de l’âme: comme les nerfs pour le corps, elle éveille notre attention à un possible danger, ou à un bien négligé (cf. Summa Th. I-II, q. 36, a. 1). Elle est donc indispensable à notre santé, elle nous protège afin que nous ne nous fassions pas de mal à nous-mêmes et aux autres. Il serait beaucoup plus grave et dangereux de ne pas ressentir ce sentiment et aller de l’avant. La tristesse joue parfois le rôle d’un feu rouge: «Arrête-toi, arrête-toi! C’est rouge. Arrête-toi».
Pour qui en revanche a le désir de faire le bien, la tristesse est un obstacle avec lequel le tentateur veut nous décourager. Dans ce cas, il faut agir de manière exactement contraire à ce qui est suggéré, déterminés à poursuivre ce que l’on s’était proposé de faire (cf. Exercices spirituels, 318). Pen-sons au travail, à l’étude, à la prière, à un engagement pris: si nous les abandonnions dès que nous ressentons de l’ennui ou de la tristesse, nous n’achèverions jamais rien. C’est aussi une expérience commune à la vie spirituelle: le chemin vers le bien, nous rappelle l’Evangile, est étroit et pentu, il exige un combat, une victoire sur soi-même. Je commence à prier, ou je me consacre à une bonne œuvre, et étrangement, précisément à ce moment-là, me viennent à l’esprit des choses devant être faites de toute urgence — pour ne pas prier et ne pas faire de bonnes œuvres. Nous faisons tous cette expérience. Il est important, pour qui veut servir le Seigneur, de ne pas se laisser guider par la désolation. Et ce qui… «Mais non, je n’ai pas envie, c’est ennuyeux…»: fais attention. Malheureusement, certains décident d’abandonner la vie de prière, ou le choix fait, le mariage ou la vie religieuse, poussés par la désolation, sans s’arrêter au préalable pour lire cet état d’esprit, et surtout sans l’aide d’un guide. Une règle sage dit de ne pas faire de changements quand on est désolé. Ce sera le temps qui suivra, plutôt que l’humeur du moment, qui montrera le bien-fondé ou pas de nos choix.
Il est intéressant de remarquer que, dans l’Evangile, Jésus rejette les tentations avec une attitude de ferme résolution (cf. Mt 3, 14-15; 4, 1-11; 16, 21-23). Les situations d’épreuve Lui arrivent de différentes directions, mais toujours, trouvant en Lui cette fermeté, déterminée à faire la volonté du Père, elles disparaissent et cessent d’entraver son chemin. Dans la vie spirituelle, l’épreuve est un moment important, la Bible nous le rappelle explicitement et dit: «Si tu prétends servir le Seigneur, prépare-toi à l’épreuve» (Si 2, 1). Si tu veux aller sur la bonne voie, prépare-toi: il y aura des obstacles, il y aura des tentations, il y aura des moments de tristesse. C’est comme lorsqu’un professeur fait passer un examen à un étudiant: s’il voit qu’il connaît les points essentiels de la matière, il n’insiste pas: il a réussi l’épreuve. Mais il doit réussir l’épreuve.
Si nous savons traverser la solitude et la désolation avec ouverture et conscience, nous pouvons en sortir renforcés sur le plan humain et spirituel. Aucune épreuve n’est hors de notre portée; aucune épreuve ne sera supérieure à ce que nous pouvons faire. Mais il ne faut pas fuir les épreuves: voir ce que signifie cette épreuve, ce que signifie le fait que je suis triste: pourquoi suis-je triste? Que signifie le fait que je suis en proie à la désolation en ce moment? Que signifie le fait que je suis en proie à la désolation et que je n’arrive pas à avancer? Saint Paul nous rappelle que personne n’est tenté au-delà de ses capacités, car le Seigneur ne nous abandonne jamais, et avec Lui à nos côtés, nous pouvons surmonter toute tentation (cf. 1 Co 10, 13). Et si nous ne la surmontons pas aujourd’hui, nous nous relevons, nous marchons et nous la surmonterons demain. Mais ne pas rester morts — pour ainsi dire — ne pas rester vaincus à cause d’un moment de tristesse, de désolation: allez de l’avant. Que le Seigneur te bénisse sur ce chemin — courageux! — de la vie spirituelle, qui est toujours marcher.
Source : vatican.va
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Catéchèse sur le discernement
Nous poursuivons — elles sont en train de finir — les catéchèses sur le discernement, et ceux qui ont suivi ces catéchèses jusqu’ici pourraient peut-être se dire: mais quelle pratique compliquée que le discernement! En réalité, c’est la vie qui est compliquée et, si nous n’apprenons pas à la lire, dans toute sa complexité, nous risquons de la gaspiller, de la vivre avec des expédients qui finissent par nous démoraliser.
Lors de notre première rencontre, nous avions constaté que, chaque jour, que nous le voulions ou non, nous accomplissons toujours des actes de discernement, dans ce que nous mangeons, dans ce que nous lisons, au travail, dans nos relations, dans tout. La vie nous place toujours face à des choix, et si nous ne les faisons pas consciemment, à la fin, c’est la vie qui choisit pour nous, en nous emmenant là où nous ne voulons pas aller.
Le discernement, cependant, ne se fait pas seul. Aujourd’hui, nous nous penchons plus spécifiquement sur quelques aides qui peuvent faciliter cet exercice du discernement, indispensable de la vie spirituelle, même si nous les avons déjà rencontrées dans une certaine mesure au cours de ces catéchèses. Mais une synthèse nous aidera beaucoup.
Une première aide indispensable est la comparaison avec la Parole de Dieu et la doctrine de l’Eglise. Elles nous aident à lire ce qui se passe dans nos cœurs, en apprenant à reconnaître la voix de Dieu et à la distinguer des autres voix, qui semblent s’imposer à notre attention, mais qui à la fin, nous laissent confus. La Bible nous avertit que la voix de Dieu retentit dans le calme, dans l’attention, dans le silence. Pensons à l’expérience du prophète Elie: le Seigneur lui parle non pas dans le vent qui fend les pierres, ni dans le feu ou le tremblement de terre, mais il lui parle dans une brise légère (cf. 1 Rois 19, 11-12). C’est une très belle image qui nous fait comprendre comment parle Dieu. La voix de Dieu ne s’impose pas, la voix de Dieu est discrète, respectueuse, je me permettrais de dire: la voix de Dieu est humble, et, précisément pour cette raison, apaisante. Et c’est seulement dans la paix que nous pouvons entrer au plus profond de nous-mêmes et reconnaître les désirs authentiques que le Seigneur a placés dans nos cœurs. Et tant de fois, il n’est pas facile d’entrer dans cette paix du cœur, parce que nous sommes pris par tant de choses toute la journée… Mais s’il vous plaît, calmons-nous un peu, entrons dans nous-même. Deux minutes, arrêtons-nous. Regardons ce que ressent notre cœur. Faisons cela, frères et sœurs, cela nous aidera tant, parce qu’en ce moment de calme, nous sentons immédiatement la voix de Dieu qui nous dit: «Mais regarde, regarde cela, ce que tu es en train de faire est bon…». Laissons venir la voix de Dieu dans le calme. Il nous attend pour cela.
Pour le croyant, la Parole de Dieu n’est pas seulement un texte à lire, la Parole de Dieu est une présence vivante, est une œuvre de l’Esprit Saint qui réconforte, instruit, porte la lumière, la force, la fraîcheur et la joie de vivre. Lire la Bible, lire un passage, un ou deux petits passages de la Bible, sont comme des petits télégrammes de Dieu qui arrivent droit au cœur. La Parole de Dieu est un peu — et je n’exagère pas — est un peu un véritable avant-goût du paradis. Et c’est ce qu’a bien compris un grand saint et pasteur, Ambroise, évêque de Milan, qui a écrit: «Quand je lis la divine Ecriture, Dieu retourne se promener dans le Paradis terrestre» (Lett., 49, 3). Avec la Bible, nous ouvrons la porte à Dieu qui se promène. Intéressant…
Cette relation affective avec la Bible, avec l’Ecriture, avec l’Evangile, conduit à vivre une relation affective avec le Seigneur Jésus: n’ayez pas peur de cela! Le cœur parle au cœur, et cela est une autre aide indispensable et non évidente. Souvent, nous pouvons avoir une idée déformée de Dieu, le voir comme un juge maussade, un juge sévère, prêt à nous prendre en défaut. Jésus, au contraire, nous révèle un Dieu plein de compassion et de tendresse, prêt à se sacrifier pour nous rencontrer, tout comme le père dans la parabole du fils prodigue (cf. Lc 15, 11-32). Un jour, quelqu’un a demandé — je ne sais pas si c’est à sa mère ou à sa grand-mère, on me l’a raconté — «Mais que dois-je faire en ce moment?» – «Ecoute Dieu, Il te dira ce que tu devras faire. Ouvre ton cœur à Dieu»: un beau conseil. Je me souviens un jour, lors d’un pèlerinage de jeunes, qui a lieu une fois par an au sanctuaire de Luján, à 70 km de Buenos Aires: on marche toute la journée pour y arriver; j’avais l’habitude de confesser pendant la nuit. Un jeune homme d’environ 22 ans, couvert de tatouages, s’est approché. «Mon Dieu — ai-je pensé — qu’est-ce qu’il veut?». Et il m’a dit: «Vous savez, je suis venu parce que j’ai un problème grave et je l’ai raconté à ma mère et ma mère m’a dit: “Va voir la Vierge, fais le pèlerinage, et la Vierge te dira”. Et je suis venu. J’ai eu un contact avec la Bible, ici, j’ai écouté la Parole de Dieu et cela m’a touché le cœur et je dois faire cela, cela, cela, cela, cela». La Parole de Dieu touche le cœur et change la vie. Et ainsi, je l’ai vu tant de fois cela, tant de fois. Parce que Dieu ne veut pas nous détruire, Dieu veut que nous soyons plus forts, plus bons chaque jour. Celui qui reste devant le Crucifié ressent une paix nouvelle, apprend à ne pas avoir peur de Dieu, car Jésus sur la croix n’effraie personne, il est l’image de l’impuissance totale et en même temps de l’amour le plus complet, capable d’affronter pour nous toute épreuve. Les saints ont toujours eu une prédilection pour Jésus Crucifié. Le récit de la Passion de Jésus est la voie maîtresse pour affronter le mal sans se laisser submerger par lui: en elle il n’y a pas de jugement, ni même de résignation, parce qu’elle est traversée par une lumière plus grande, la lumière de Pâques, qui permet de voir dans ces terribles actes un dessein plus grand, qu’aucune entrave, aucun obstacle, aucun échec ne peut rendre vain. La Parole de Dieu te fait toujours regarder de l’autre côté: c’est-à-dire il y a la croix, ici, c’est triste, mais il y a une autre chose, une espérance, une résurrection. La Parole de Dieu t’ouvre toutes les portes parce que Lui, le Seigneur, est la porte. Prenons l’Evangile, prenons la Bible en main: cinq minutes par jour, pas plus. Emportez un Evangile de poche avec vous, dans votre sac, et quand vous serez en voyage prenez-le et lisez-le un peu, pendant la journée, un petit passage, laissez la Parole de Dieu s’approcher de votre cœur. Faites cela et vous verrez comme votre vie changera avec la proximité de la Parole de Dieu. «Oui, Père, mais je suis habitué à lire la Vie des saints»: cela fait du bien, cela fait du bien, mais ne négligez pas la Parole de Dieu. Prenez l’Evangile avec vous, et lisez-le ne serait-ce qu’une minute par jour.
Il est très beau de penser à la vie avec le Seigneur comme à une relation d’amitié qui grandit jour après jour. Avez-vous pensé à cela? C’est la voie! Pensons à Dieu qui nous aime, il veut que nous soyons des amis! L’amitié avec Dieu a la capacité de changer le cœur; c’est l’un des grands dons de l’Esprit Saint, la piété, qui nous permet de reconnaître la paternité de Dieu. Nous avons un Père tendre, un Père affectueux, un Père qui nous aime, qui nous a toujours aimés: quand on en fait l’expérience, le cœur fond et les doutes, les peurs, les sentiments d’indignité s’effacent. Rien ne peut s’opposer à cet amour de la rencontre avec le Seigneur.
Et cela nous rappelle une autre grande aide, le don de l’Esprit Saint, qui est présent en nous et qui nous instruit, rend vivante la Parole de Dieu que nous lisons, suggère de nouveaux sens, ouvre des portes qui semblaient fermées, indique des chemins de vie là où il ne semblait y avoir que ténèbres et confusion. Je vous demande: est-ce que vous priez le Saint Esprit? Mais qui est ce grand Inconnu? Nous prions le Père, oui, Notre Père, nous prions Jésus, mais nous oublions l’Esprit! Un jour, en faisant la catéchèse aux enfants, j’ai posé la question: «Qui de vous sait qui est l’Esprit Saint?» Et un enfant a dit: «Moi je sais!» – «Et qui est-il?» – «Le paralytique», m’a-t-il dit! Il avait entendu «le paraclet» et il pensait que c’était un paralytique. Et souvent — cela me fait réfléchir — pour nous, l’Esprit est là, comme si c’était une Personne qui ne compte pas. L’Esprit Saint est ce qui donne vie à ton âme! Laisse-le entrer. Parlez avec l’Esprit comme vous parlez avec le Père, comme vous parlez avec le Fils: parlez avec l’Esprit Saint — qui n’a rien d’un paralytique! En lui il y a la force de l’Eglise, c’est ce qui te fait avancer. L’Esprit Saint est le discernement en action, la présence de Dieu en nous, il est le plus grand don, cadeau que le Père accorde à ceux qui le demandent (cf. Lc 11, 13). Et comment Jésus l’appelle-t-il? «Le don»: «Restez ici à Jérusalem en attendant le don de Dieu», qui est l’Esprit Saint. Il est intéressant de vivre la vie dans l’amitié avec l’Esprit Saint: Il te change, Il te fait grandir.
La Liturgie des heures fait débuter les principaux moments de prière de la journée par cette invocation: «O Dieu viens à mon aide, Seigneur à notre secours». «Seigneur, aide-moi!» car seul, je ne peux pas continuer, je ne peux pas aimer, je ne peux pas vivre… Cette invocation au salut est la demande irrépressible qui jaillit du plus profond de notre être. Le discernement a pour but de reconnaître le salut opéré par le Seigneur dans ma vie, il me rappelle que je ne suis jamais seul et que si je lutte, c’est que l’enjeu est important. L’Esprit Saint est toujours avec nous. «O Père, j’ai fait une mauvaise chose, je dois aller me confesser, je ne peux rien faire…». Mais tu as faire une mauvaise chose? Parle à l’Esprit qui est avec toi et dis-lui: «Aide-moi, j’ai fait cette chose très laide». Mais ne pas effacer le dialogue avec l’Esprit Saint. «Père, j’ai commis un péché mortel»: cela n’a pas d’importance, parle avec Lui pour qu’il t’aide à recevoir le pardon. Ne jamais abandonner ce dialogue avec l’Esprit Saint. Et avec ces aides, que le Seigneur nous donne, nous ne devons pas avoir peur. En avant, courage et dans la joie!
Source : vatican.va
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« Il est décisif que cet homme Jésus n’ait pas été seul, n’ait pas été un moi renfermé sur lui-même. Il était un avec le Dieu vivant, tellement uni à Lui qu’il formait avec Lui une unique personne (…) Sa vie n’était pas seulement la sienne, elle était une communion existentielle avec Dieu et un être incorporé en Dieu, et c’est pourquoi cette vie ne pouvait pas lui être véritablement enlevée. Par amour, il pouvait se laisser tuer, mais c’est précisément ainsi qu’il a rompu le caractère définitif de la mort, parce qu’en lui était présent le caractère définitif de la vie. Il était un avec la vie indestructible, de telle manière que celle-là, à travers la mort, jaillisse d’une manière nouvelle. » Benoît XVI.
Aussi par pur grâce et sans aucun mérite de notre part en rencontrant et communiant à Jésus nous sommes associés nous aussi à cette vie divine. La Vie surabondante qui nous sauvera de notre vie mortelle et nous ouvrira de manière définitive à la vie éternelle !