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Nos limites humaines, notre finitude (je ne suis pas tout) ; impliquent une capacité à recevoir qui est essentielle. Je suis certes « le riche » de quelqu’un par mes capacités, les talents qui m’ont été donnés et que je mets au service de mes frères et sœurs, et c’est une joie. Mais je suis aussi le pauvre d’un autre, de mon frère de ma sœur dans une bienheureuse interdépendance qui manifeste mon besoin de recevoir.
Donner, recevoir, sont aussi vitaux que le souffle de la respiration. Si je suis le pauvre d’un de mes frères, je lui donne l’occasion de se donner. Et par son don j’expérimente aussi la joie de recevoir.
Je tiens à vous partager une question qui m’a été posée récemment qui m’a beaucoup fait cheminer dans ma foi : de qui suis-je le pauvre ? Le pauvre est celui qui est dépendant ; ça peut être Ate Lala qui est hémiplégique et qui dépend de ses enfants pour ses soins, ou bien Kuya Tamboy qui dépend de sa femme pour se souvenir de tout. Mais moi, de qui suis-je le pauvre ?
Je suis le pauvre de Ate Ella, sans elle, je serais perdue dans toutes les consultations. Je suis le pauvre de Kuya Adrian qui trouve des solutions à tous les problèmes techniques. Je suis le pauvre de Kuya Nick qui a la patience de m’expliquer ce que je ne comprends pas. Bref… je suis le pauvre de beaucoup de gens ici. Au départ ça me faisait peur de dépendre d’autant de gens, mais plus j’avance, plus je me dis que c’est beau : il y en a toujours un pour relever l’autre. Même si c’est cliché, je confirme que seul on va plus vite, mais à plusieurs, on va plus loin… je rajouterais même qu’on est plus heureux !
