« Je vous donne ma paix » (Jn 14, 27)
Quand nous parlons de paix, nous pensons presque toujours à une paix horizontale : entre les peuples, les religions etc… La Parole de Dieu nous enseigne pourtant que la première paix, celle qui est essentielle, est une paix verticale. Celle qui règne entre le ciel et la terre, entre Dieu et l’humanité. C’est de cette paix que dépendent toutes les autres formes de paix.
Au Cénacle, Jésus donne sa paix à ses Apôtres : « Paix à vous… Recevez l’Esprit Saint » (Jn 20, 21-22). Nous avons besoin de l’Esprit Saint pour recevoir la paix. Elle est avant tout un don de Dieu avant d’être une construction que nous menons. Commence en toi-même dans ta prière par demander ce don, ainsi tu pourras le communiquer.
Saint Seraphin de Sarov disait ainsi: « Acquiers la paix intérieure, et des milliers autour de toi se convertiront ! »
Je suis marquée par la force des femmes qui m’entourent au jardin. La plupart prennent leur pause sur le lieu de travail ce qui permet de nombreuses discussions. Je les vois à nu, sans voile (au sens propre comme au figuré !) et avec mon statut de femme, je rentre de manière privilégiée dans leur intimité.
Entre celles qui sont mères célibataires et isolées, celle qui est animatrice le jour et infirmière pour son mari malade la nuit, celle qui doit gérer une fille en dépression et une petite-fille dont personne ne veut, celle, âgée de 25 ans, qui subit le poids de son père chez qui elle habite encore, sans compter les nombreux mariages malheureux, les décès qui semblent s’enchaîner et la chute vertigineuse du pouvoir d’achat, ce n’est pas gai tous les jours…
La mission, c’est aussi ça, se heurter à la réalité et réaliser à quel point elle peut être difficile malgré les sourires de façade. Mais cela me permet aussi de voir les fruits d’un an et demi de présence au jardin : les filles ne m’auraient jamais fait tant de confidences à mes débuts. Alors comment mettre de la joie là-dedans ? Je sens souvent que mon état d’esprit et mon niveau de fatigue ont un impact sur les humeurs de chacune. Ma fatigue c’est aussi leur fatigue mais surtout, ma joie c’est aussi leur joie. Finalement ma plus grande mission ici, c’est d’être cette oreille attentive dont la plupart ont besoin, c’est d’écouter pour apaiser et apporter la joie.