« Qu’est-ce que la vérité ? » demande Pilate à Jésus. Jésus lui-même n’a pas répondu à cette question dans l’Évangile ! Si Jésus ne répond pas, c’est peut-être que la réponse n’est pas théorique. On ne peut pas y répondre sur un plan purement conceptuel. La question de la vérité, et la réponse, ne peuvent s’élaborer que dans une relation. Jésus est la vérité. Oui, mais quand Il affirme : « Je suis le chemin, la vérité et la vie », il affirme qu’il faut considérer les trois mots ensemble. La vérité est au centre, elle est encadrée par le chemin et par la vie. Autrement dit, la vérité se révèle sur un chemin, celui de l’existence et celui de l’Évangile.
La vérité est une personne avec laquelle nous sommes en relation, par la prière, par l’Évangile, par le chemin parcouru a ses côtés. Mais nous ne possédons pas cette vérité : nous la fréquentons. Le chemin qui y conduit est donc celui de l’Évangile où Jésus se dévoile comme la Vie des hommes !
La mission est remplie d’exemples de vie qui m’apprennent chaque jour à laisser derrière certaines de mes certitudes. Notamment celle qui veut que nous puissions avoir réponse à tout avec de la volonté, que tout est anticipable avec de l’organisation efficace, qu’une bonne prévention peut résoudre toutes les situations compliquées…
Bien sûr, dans un monde idéal et sur le papier, tout semble réalisable. Or, dans la réalité du quotidien, je ne peux pas forcer des parents qui refusent d’emmener leur nouveau-né fiévreux consulter le pédiatre malgré les explications de l’importance d’un traitement et d’un suivi. Tout simplement car ils n’ont pas l’argent nécessaire et qu’ils n’ont que le choix de s’en remettre à Dieu. Leçon d’humilité face aux limites de mes compétences et des moyens en place.
Le défi de l’aventure est le courage de vivre chaque jour en vérité pour faire de son mieux. Le reste est dans les mains de Dieu.