AU FIL DES JOURS...

Prier avec le monde entier

Edition du

19/03/2023

Se laisser déranger

Méditation :

« Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » – Mt 25.40

Le jardin secret du bienheureux Pier Giorgio Frassati, c’est de venir en aide aux pauvres de Turin, sans même que sa famille ne s’en aperçoive. Il ne se contente pas de les aider en leur offrant de l’argent ou une aide matérielle. Il donne de sa personne.

Ainsi, il tient un carnet dans lequel il inscrit les personnes dans le besoin qu’il rencontre, avec ce qu’il peut faire pour leur venir en aide. Cela a commencé jeune : il n’a que cinq ans, lorsqu’un jour, à la maison, son père congédie sur le pas de la porte un pauvre ivrogne. Pier Giorgio s’approche tout sanglotant de sa mère : « Maman, il y a un pauvre qui a faim et papa ne lui a pas donné à manger. » Sa mère, croyant entendre dans cette plainte un écho de l’Evangile, répond : «Cours dehors, fais-le monter et nous lui donnerons à manger. »

Et si c’était Jésus qui frappait à notre porte ?

Perle de leur mission – Se laisser déranger dans son quotidien

Vivant sur le terrain, au milieu des jeunes, il n’y a pas vraiment de week-end ni de soirée : nous sommes là, alors si un jeune ou un éducateur a besoin, nous répondons présents, parfois avec plus ou moins d’entrain, il faut l’avouer, mais nous répondons présents. Dans les moments où cela nous contraint le plus, nous essayons de nous dire “Et si c’était Jésus qui frappait à la porte !”. Ainsi de nombreuses fois par jour « toc, toc », pour un verre d’eau en revenant du terrain de foot (car maintenant ils savent que nous n’avons pas de soda 😊), pour des chips, du matériel pour leur bricolage, regonfler leur ballon de foot ou leur vélo, faire quelques points de couture, réparer une fenêtre, la chaudière, la machine à laver… « toc, toc ». C’est ainsi que Pierre s’est retrouvé en chemise blanche juste revenu de la messe de Noël à monter un vélo fraîchement reçu.
Voilà, cela fait partie de notre vie ici. Et nous en sommes très heureux : être au service des pauvres, des blessés de la vie. Et en cela nos enfants font vraiment partie de cette aventure de la mission. Ils ont appris à accepter ces « dérangements » impromptus. Et avec le temps, les mois passés ici, nous faisons partie des incontournables… et la gratitude de la part des [habitants des] résidences [voisines] n’a cessé de grandir.
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