A la veille de la Semaine Sainte, l’opposition envers Jésus grandit encore. Le contraste entre le premier et le dernier verset de l’Evangile de ce jour souligne cette tension forte que vit Jésus et le peuple avec lui : « de nouveau, des juifs prirent des pierres pour lapider Jésus », et « beaucoup vinrent à lui », « beaucoup crurent en lui ».
Bien avant son procès et sa passion, bien avant d’être élevé de terre et d’attirer à lui tous les hommes (Jn 12,32), Jésus vit déjà quelque chose de sa condamnation par les hommes et voit déjà venir à lui les enfants de Dieu.
Dans ce contexte de crise, c’est-à-dire de discernement à vivre dans l’épreuve, Jésus déclare fortement et avec solennité et paix : « Le Père est en moi, et moi dans le Père. »
Jésus vit tout et toujours dans l’amour du Père, il ne se sent pas abandonné de Dieu. Cette intimité profonde, cette consolation intérieure n’est pas le lieu d’un refuge dans la tempête mais pousse son cœur de pasteur à chercher jusqu’au bout à rassembler les brebis perdues, lui qui ne veut pas qu’une seule ne se perde : « Même si vous ne me croyez pas, croyez les œuvres ».
Cette parole est aussi pour nous aujourd’hui. Lui qui nous a enseigné librement par sa parole va nous entraîner à sa suite dans le sacrifice de sa vie.
« Tu n’es qu’un homme, et tu te fais Dieu ».
Nous sommes invités à contempler et à suivre Jésus dans le mystère de sa vie donnée jusqu’au bout dans sa Pâque. Nous y découvrirons l’amour fou de celui qui est vraiment homme et vraiment Dieu, et qui vient nous sauver.