Dans l’Ancien Testament le témoignage c’est d’abord les tables de la loi que Dieu a données à Moïse et qui sont placées dans l’arche. On les appelle les tables du Témoignage (Exode 31,18) et on appelle ainsi l’arche d’alliance, l’arche du Témoignage (Exode 25,16.21.22…). Le témoignage c’est donc la preuve tangible de l’alliance de Dieu avec son peuple, le signe concret de l’engagement de Dieu envers son peuple. Il n’y a rien de plus sacré.
Or, dans cet évangile Jésus fait un constat très douloureux. Le témoignage de Dieu n’est pas reçu. En effet, Jésus c’est Dieu lui-même qui vient dans le monde. Jésus est le Témoignage, il est la preuve tangible, le signe concret de l’engagement total de Dieu pour les hommes. Et Jésus réalise que ce témoignage est inaudible, que ce témoignage est inaccessible… Il y a un tel fossé entre nous et Dieu, que lorsque Dieu lui-même, en personne, vient visiter son peuple Israël ce témoignage n’est pas reçu. « Il est venu chez les siens, et les siens ne l’ont pas reçu » Jean1,11.
A ce stade de l’évangile, Jésus nous révèle une chose très simple : le péché a créé un tel décalage entre nous et Dieu, que par nous-même nous ne pouvons pas recevoir son témoignage. Réaliser cela, faire cette expérience douloureuse que nous ne comprenons pas, que nous sommes à côté de la plaque, que nous n’avons pas l’amour en nous, par nous même, est donc une étape obligatoire. C’est seulement en passant par là que nous pourrons nous ouvrir au salut, accueillir Jésus et connaître enfin toute chose en vérité.
« Non seulement nous ne connaissons Dieu que par Jésus‑Christ, mais nous ne nous connaissons nous-mêmes que par Jésus‑Christ. Nous ne connaissons la vie, la mort que par Jésus‑Christ. Hors de Jésus‑Christ, nous ne savons ce que c’est ni que notre vie ni que notre mort, ni que Dieu, ni que nous‑mêmes« . Blaise Pascal