Jésus connaissait bien cette image de la Vigne désignant traditionnellement Israël… cette vigne qui a déçu parce qu’elle ne portait pas de ce fruit de Justice auquel le Père aurait pu s’attendre… cette Vigne qui, annonçait le prophète, sera laissée alors à l’abandon, au pillage parce qu’elle n’a pas été fidèle (Is 5, 1-7). Or Jésus s’identifie ici à la « vraie Vigne », celle qui plait au Père parce qu’ il fait tout ce qu’il lui commande. Ainsi « ayant aimé qui étaient dans le monde, il les aima jusqu’au bout ». Par l’offrande de sa vie sur le pressoir de la Croix, Jésus donne au monde le vin de la nouvelle Alliance, la Joie du Salut.

Pour être de ses disciples et rendre Gloire au Père, nous dit Jésus, il ne suffit donc pas seulement d’être greffé sur Lui comme des sarments à la Vigne – c’est-à-dire, pour nous, par le baptême et la prière – mais il s’agit de porter du fruit, de vivre toutes nos activités avec Lui, en Lui, dans l’Amour.

Impossible de répondre à cet appel si nous ne cherchons pas à « demeurer en Lui » … car « hors de moi, vous ne pouvez rien faire » nous révèle Jésus ! Cela se vit par l’écoute et la mise en pratique de sa Parole, et par des actes de foi répétés durant nos journées. Mais il s’agit aussi d’accepter, avec Lui et par amour, toutes ces humiliations, et contrariétés quotidiennes … qui sont autant d’émondage et de purification des sarments que nous sommes afin que nous portions encore davantage de fruits.

Enfin, nous apporterons au monde ce vin nouveau que le monde attend, cette Joie, « résultat normal d’un cœur brûlant d’amour, don de l’Esprit, participation à la joie de Jésus vivant dans l’âme » (Mère Thérèsa, hymne à la Joie)