Nous avons sous les yeux un beau récit de la manifestation de Jésus ressuscité. L’évangéliste s’emploie même à donner quelques précisions sur le lieu, les personnes en présence, leur origine et bien d’autres détails qui ne sont pas anodins. On peut facilement se retrouver acteur ou protagoniste dans ce qui se passe. Très visiblement déconcertés, les apôtres semblent résignés à l’idée que tout est fini avec la mort de Jésus. Ils sont tous repartis à leurs occupations qu’ils avaient dû arrêter pour suivre Jésus, leur maître. La vie quotidienne a tout simplement repris son cours normal. Sur la barque Pierre ne songe même pas à s’habiller correctement, à quoi bon d’ailleurs. Il devait être bien déçu d’avoir peiné toute la nuit sans rien prendre dans ses filets. Il est loin d’imaginer que Jésus allait lui faire une belle surprise, et cette fois-ci, il ne se fera pas prendre, car sans tout à fait reconnaître Jésus, sans savoir qui lui demandait de jeter le filet, il va avoir une confiance totale et va s’exécuter en jetant le filet à droite de la barque, là où il fallait surtout éviter de manœuvrer, vu la configuration de ces barques anciennes. Jésus, encore une fois fait appel à la foi de Pierre et de ses compagnons. S’en suit la pêche miraculeuse, car le ressuscité de Pâques donne à profusion. Et pour éviter que les apôtres se glorifient de leur superbe belle prise de 153 poissons, c’est Jésus encore une fois qui donne le 154ème qu’il mange avec eux, celui qui était sur le feu et dont on ne parle pas souvent. C’est ce poisson grillé qu’il leur partage avec le pain qu’il a rompu. Une manière de nous dire, qu’en réalité, c’est lui Jésus qui donne tout. Acceptons de jeter le filet à sa demande et là où il veut, et comme les apôtres, nous aurons toujours de  très bonnes prises, les grâces qu’il ne cessera de nous accorder.