Dans l’Evangile, les histoires des rencontres de Jésus ne sont pas écrites uniquement pour être lues mais aussi pour être vécues à nouveau. L’histoire de Lazare nous dit qu’il y a une résurrection du corps et une résurrection du coeur ; la première aura lieu « au dernier jour », mais celle du coeur peut se produire chaque jour. Nous savons par expérience que l’on peut être mort, même avant de…mourir, en étant encore dans cette vie. Par la mort de l’âme à cause du péché ; par la mort du cœur dans un état d’absence totale d’énergie, d’espérance, d’envie de lutter et de vivre. Nous pouvons pour des raisons diverses d’échec et de souffrance être dans cet état. L’histoire de Lazare annonce la lumière du matin de Pâques. Qui peut nous apporter cette résurrection du coeur ? Nos frères humains peuvent nous aider mais n’ont pas ce pouvoir. Chez Marthe et Marie il y avait aussi « beaucoup de Juifs… venus manifester leur sympathie à Marthe et à Marie, dans leur deuil » mais cela n’a pas suffi. Il faut faire appel à Jésus, le supplier, comme les personnes en détresse lancent des SOS, et espèrent ainsi attirer l’attention des secouristes. Les personnes dont « le cœur est mort » ne sont souvent plus en mesure de rien faire, ni même de prier. Elles sont comme Lazare dans la tombe. Il faut que d’autres fassent quelque chose pour elles. Jésus nous redit : « Déliez-le » et encore « Guérissez les malades, ressuscitez les morts » (Mt 10, 8). Que voulait-il dire ? Que nous devons ressusciter les morts physiquement ? Peu de saints ont mis cela en pratique. Jésus parlait de résurrection spirituelle, à l’image de la parole du père pour son fils prodigue : «Mon fils était mort et il est revenu à la vie » (Lc 15, 32). Le commandement « Ressuscitez les morts » s’adresse donc à tous les disciples du Christ, et également à nous ! Nous pouvons le demander pour nous et pour les autres.