Mes frères,
ne soyez pas nombreux à devenir des maîtres :
comme vous le savez,
nous qui enseignons, nous serons jugés plus sévèrement.
Tous, en effet, nous commettons des écarts,
et souvent.
Si quelqu’un ne commet pas d’écart quand il parle,
c’est un homme parfait,
capable de maîtriser son corps tout entier.
En mettant un frein dans la bouche des chevaux
pour qu’ils nous obéissent,
nous dirigeons leur corps tout entier.
Voyez aussi les navires :
quelles que soient leur taille
et la force des vents qui les poussent,
ils sont dirigés par un tout petit gouvernail
au gré de l’impulsion donnée par le pilote.
De même, notre langue est une petite partie de notre corps
et elle peut se vanter de faire de grandes choses.
Voyez encore : un tout petit feu
peut embraser une très grande forêt.
La langue aussi est un feu ;
monde d’injustice,
cette langue tient sa place parmi nos membres ;
c’est elle qui contamine le corps tout entier,
elle enflamme le cours de notre existence,
étant elle-même enflammée par la géhenne.
Toute espèce de bêtes sauvages et d’oiseaux,
de reptiles et d’animaux marins
peut être domptée
et, de fait, toutes furent domptées par l’espèce humaine ;
mais la langue, personne ne peut la dompter :
elle est un fléau, toujours en mouvement,
remplie d’un venin mortel.
Elle nous sert à bénir le Seigneur notre Père,
elle nous sert aussi à maudire les hommes,
qui sont créés à l’image de Dieu.
De la même bouche sortent bénédiction et malédiction.
Mes frères, il ne faut pas qu’il en soit ainsi.
Seigneur, au secours ! Il n’y a plus de fidèle !
La loyauté a disparu chez les hommes.
Entre eux la parole est mensonge,
cœur double, lèvres menteuses.
Que le Seigneur supprime ces lèvres menteuses,
cette langue qui parle insolemment,
ceux-là qui disent : « Armons notre langue !
À nous la parole ! Qui sera notre maître ? »
Les paroles du Seigneur sont des paroles pures,
argent passé au feu, affiné sept fois.
Toi, Seigneur, tu tiens parole,
tu nous gardes pour toujours de cette engeance.
En ce temps-là,
Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean,
et les emmène, eux seuls, à l’écart sur une haute montagne.
Et il fut transfiguré devant eux.
Ses vêtements devinrent resplendissants,
d’une blancheur telle
que personne sur terre ne peut obtenir une blancheur pareille.
Élie leur apparut avec Moïse,
et tous deux s’entretenaient avec Jésus.
Pierre alors prend la parole
et dit à Jésus :
« Rabbi, il est bon que nous soyons ici !
Dressons donc trois tentes :
une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. »
De fait, Pierre ne savait que dire,
tant leur frayeur était grande.
Survint une nuée qui les couvrit de son ombre,
et de la nuée une voix se fit entendre :
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé :
écoutez-le ! »
Soudain, regardant tout autour,
ils ne virent plus que Jésus seul avec eux.
Ils descendirent de la montagne,
et Jésus leur ordonna de ne raconter à personne ce qu’ils avaient vu,
avant que le Fils de l’homme
soit ressuscité d’entre les morts.
Et ils restèrent fermement attachés à cette parole,
tout en se demandant entre eux ce que voulait dire :
« ressusciter d’entre les morts ».
Ils l’interrogeaient :
« Pourquoi les scribes disent-ils
que le prophète Élie doit venir d’abord ? »
Jésus leur dit :
« Certes, Élie vient d’abord
pour remettre toute chose à sa place.
Mais alors, pourquoi l’Écriture dit-elle,
au sujet du Fils de l’homme,
qu’il souffrira beaucoup et sera méprisé ?
Eh bien ! je vous le déclare :
Élie est déjà venu,
et ils lui ont fait tout ce qu’ils ont voulu,
comme l’Écriture le dit à son sujet. »
Pierre propose à Jésus de dresser trois tentes. Nous comprenons bien que la tente pourrait être un moyen de prolonger ce temps de grâce vécu par Pierre, Jacques et Jean, alors que Jésus a commencé à annoncer à ses disciples des étapes plus difficiles. Mais pourquoi trois tentes ? Pourquoi Pierre, Jacques et Jean n’auront-ils pas leurs tentes ? et comment Moïse et Élie pourront-ils continuer à s’entretenir avec Jésus s’ils sont répartis dans trois tentes distinctes. Peut-être aurait-il mieux valu proposer l’édification d’une tente qui regroupe tout ce petit monde… C’est en tout cas l’un des enjeux de la cet épisode de la Transfiguration, qui fonctionne comme un véritable passage de relais. Jésus assume pleinement l’héritage de Moïse et Élie : il est celui qui proclame la Loi de Dieu comme Moïse, celui qui annonce la parole et invite à la conversion comme Élie. Surtout, Jésus devra souffrir de la part de son peuple comme Moïse et Élie l’ont vécu avant lui. Mais ces trois tentes distinctes dans lesquelles Pierre voudrait retenir Jésus, Moïse et Élie risquent aussi de faire oublier que ce que Jésus vit à la suite de ces deux grandes figures, c’est aussi ce que tout apôtre est appelé à vivre. Pierre, Jacques et Jean, sont appelés à être des témoins de la résurrection dans un chemin qui passe par la Passion. D’une manière ou d’une autre, c’est aussi ce que nous sommes appelés à vivre.
R. À toi puissance et gloire,
À toi honneur et force,
À toi la majesté,
Ô Dieu à jamais !
1. Toi l’Agneau immolé, (bis)
Tu t’es livré pour nous,(bis)
Tu as versé ton sang (bis)
Pour nous sauver !
2. Et Dieu t’a exalté : (bis)
Il t’a donné le Nom (bis)
Au-dessus de tout nom, (bis)
Jésus vainqueur !
3. Sur la terre et aux cieux, (bis)
Tout genou fléchira, (bis)
Toute langue dira, (bis)
Tu es Seigneur !
Paroles et musique : Communauté de l’Emmanuel (E. Baranger)
© 1995, Éditions de lEmmanuel, 89 boulevard Blanqui, 75013 Paris
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