

Chers frères et sœurs,
Je suis heureux de vous accueillir pour ma première audience générale. Je reprends aujourd’hui le cycle des catéchèses jubilaires, sur le thème « Jésus-Christ notre espérance », commencé par le Pape François.
Aujourd’hui, nous continuons à méditer sur les paraboles de Jésus, qui nous aident à redécouvrir l’espérance, parce qu’elles nous montrent comment Dieu agit dans l’histoire. Aujourd’hui, je voudrais m’arrêter sur une parabole un peu particulière, parce qu’elle est une sorte d’introduction à toutes les paraboles. Je veux parler de celle du semeur (cf. Mt 13, 1-17). D’une certaine manière, nous pouvons reconnaître dans ce récit la manière de communiquer de Jésus, qui a beaucoup à nous apprendre pour l’annonce de l’Évangile aujourd’hui.
Chaque parabole raconte une histoire tirée de la vie quotidienne, mais elle veut nous dire quelque chose de plus, nous renvoyer à un sens plus profond. La parabole nous interroge, nous invite à ne pas nous arrêter aux apparences. Devant l’histoire qui m’est racontée ou l’image qui m’est donnée, je peux me demander : où suis-je dans cette histoire ? Que dit cette image à ma vie ? Le terme parabole vient en effet du verbe grec paraballein, qui signifie jeter devant. La parabole jette devant moi une parole qui me provoque et m’incite à m’interroger.
La parabole du semeur parle précisément de la dynamique de la parole de Dieu et des effets qu’elle produit. En effet, chaque parole de l’Évangile est comme une graine qui est semée dans le sol de notre vie. Jésus utilise plusieurs fois l’image de la semence, avec des significations différentes. Au chapitre 13 de l’Évangile de Matthieu, la parabole du semeur introduit une série d’autres petites paraboles, dont certaines parlent précisément de ce qui se passe dans le sol : le blé et l’ivraie, la graine de moutarde, le trésor caché dans le champ. Quelle est donc cette terre ? C’est notre cœur, mais c’est aussi le monde, la communauté, l’Église. La parole de Dieu, en effet, féconde et provoque toutes les réalités.
Au début, nous voyons Jésus sortir de la maison et une grande foule se rassembler autour de lui (cf. Mt 13, 1). Sa parole fascine et intrigue. Parmi les gens, il y a évidemment beaucoup de situations différentes. La parole de Jésus s’adresse à tous, mais elle agit en chacun d’une manière différente. Ce contexte nous permet de mieux comprendre le sens de la parabole.
Un semeur plutôt original sort pour semer, mais il ne se soucie pas de l’endroit où la semence tombe. Il sème les graines même là où elles ont peu de chances de porter du fruit : sur le chemin, parmi les pierres, parmi les ronces. Cette attitude étonne l’auditeur et l’amène à se demander : comment cela se fait-il ?
Nous sommes habitués à calculer les choses – et c’est parfois nécessaire – mais ce n’est pas le cas dans l’amour ! La manière dont ce semeur « gaspilleur » sème la graine est une image de la manière dont Dieu nous aime. En effet, il est vrai que le destin de la semence dépend aussi de la manière dont le sol l’accueille et de la situation dans laquelle elle se trouve, mais avant tout, dans cette parabole, Jésus nous dit que Dieu sème la semence de sa parole sur toutes sortes de sols, c’est-à-dire dans n’importe laquelle de nos situations : parfois nous sommes plus superficiels et distraits, parfois nous nous laissons emporter par l’enthousiasme, parfois nous sommes accablés par les soucis de la vie, mais il y a aussi des moments où nous nous montrons disponibles et accueillants. Dieu est confiant et espère que tôt ou tard la graine fleurira. C’est ainsi qu’il nous aime : il n’attend pas que nous soyons la meilleure terre, il nous donne toujours généreusement sa parole. Peut-être qu’en voyant qu’il nous fait confiance, le désir d’être une meilleure terre naîtra en nous. C’est cela l’espérance, fondée sur le roc de la générosité et de la miséricorde de Dieu.
En racontant comment la graine porte du fruit, Jésus parle aussi de sa vie. Jésus est la Parole, il est la Semence. Et, pour porter du fruit, la semence doit mourir. Ainsi, cette parabole nous dit que Dieu est prêt à « gaspiller » pour nous et que Jésus est prêt à mourir pour transformer nos vies.
J’ai à l’esprit ce magnifique tableau de Van Gogh : Le semeur au coucher du soleil. Cette image du semeur sous un soleil de plomb me parle aussi du labeur de l’agriculteur. Et je suis frappé par le fait que, derrière le semeur, Van Gogh a représenté le grain déjà mûr. Il me semble que c’est une image d’espoir : d’une manière ou d’une autre, la graine a porté ses fruits. Nous ne savons pas exactement comment, mais c’est ainsi. Au centre de la scène, cependant, il n’y a pas le semeur, qui se tient sur le côté, mais tout le tableau est dominé par l’image du soleil, peut-être pour nous rappeler que c’est Dieu qui fait bouger l’histoire, même s’il semble parfois absent ou distant. C’est le soleil qui réchauffe les mottes de terre et fait mûrir la semence.
Chers frères et sœurs, dans quelle situation de la vie d’aujourd’hui la parole de Dieu nous rejoint-elle ? Demandons au Seigneur la grâce d’accueillir toujours cette semence qu’est sa parole. Et si nous nous rendons compte que nous ne sommes pas une terre féconde, ne nous décourageons pas, mais demandons-lui de nous travailler à nouveau pour faire de nous une meilleure terre.
Appel pour la population de la bande de Gaza
La situation dans la bande de Gaza est de plus en plus préoccupante et douloureuse. Je renouvelle mon appel du fond du cœur pour permettre l’entrée d’une aide humanitaire décente et mettre fin aux hostilités dont le prix déchirant est payé par les enfants, les personnes âgées et les malades.
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