Le personnage principal ici est Joseph, le juste et pourrions-nous ajouter, le silencieux. Dans les évangiles, il ne dit pas un mot. En revanche, il réfléchit, il écoute, il prie – à coup sûr ! – et il agit. Ce passage de l’évangile est à lui tout seul presque un enseignement sur la docilité envers Dieu, à travers la voix de l’ange. Mais c’est aussi un enseignement sur le discernement. Joseph ne doute pas un instant sur la droiture de Marie. Le texte dit qu’elle fut enceinte par le fait de l’Esprit Saint. Joseph se trouve devant une action divine et il prend le parti de s’effacer, pour ne pas s’interposer. Mais il prend le temps de délibérer intérieurement – avec son intelligence – pour voir comment il va le faire : en secret. Cela a dû être une décision terrible pour Joseph, mais il s’est dit que c’était le meilleur parti à prendre. C’est alors seulement que Dieu intervient. Et encore, pas directement, mais à travers un ange et pendant le sommeil de Joseph, en songe. C’est à dire un moment où Joseph, qui avait assumé ses responsabilités, ne contrôlait plus rien. Dieu va rendre au centuple à Joseph ce que celui ci lui avait donné : la vie avec Marie, une vraie paternité vis à vis de Jésus puisque c’est lui qui lui donnera son nom. Il faut également noter le dernier verset ; il fit ce que l’ange lui avait demandé : il prit chez lui son épouse. Quand Joseph voit ce que Dieu lui demande, il le fait. C’est en cela qu’il est juste. Demandons-lui de prier pour que nous ayons un cœur à la fois déterminé, en utilisant notre intelligence et notre capacité de réflexion, mais aussi un cœur docile et souple, attentif aux motions divines quand elles nous sont données.